Renault Flins (78) : L'équipe de nuit mobilisée pour le maintien des salaires08/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1849.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Flins (78) : L'équipe de nuit mobilisée pour le maintien des salaires

À Renault Flins, quelques jours avant la fermeture de l'usine pour la période des fêtes, la direction a annoncé la quasi-disparition de l'équipe de nuit du département Tôlerie dès le 26 janvier.

Sur les presque 70 travailleurs concernés, quelques-uns effectuent de la production, mais la majorité assure la maintenance des installations, celle qui ne peut être faite par les équipes de jour. Ces camarades travaillent de nuit depuis cinq, dix et pour certains plus de vingt ans et leur salaire s'en trouve augmenté, selon le coefficient, de 450 à 600 euros par mois par rapport aux équipes de jour. Cette décision de faire l'équipe de nuit résultait la plupart du temps de choix familiaux, d'arrangements dans l'organisation de la vie de tous les jours, mais aussi du fait des salaires Renault, insuffisants mais qui devenaient nettement plus convenables avec les primes liées à l'équipe de nuit.

C'est pour toutes ces raisons que ces travailleurs sont inquiets et se sont mobilisés du lundi 15 décembre à la fermeture de l'usine, pour refuser cette décision de la direction. Celle-ci prend prétexte de la baisse de la production de 62 à 58 véhicules/heure et envisage d'octroyer aux camarades concernés une petite prime de changement d'équipe.

Des réunions, des débrayages de deux heures ont eu lieu dans les nuits des 15 et 16 décembre, à une trentaine puis, dans la nuit du 17, à plus de quarante. La revendication essentielle: le maintien du salaire. Même s'il faut revenir pendant un certain temps à un horaire d'équipes, cela ne doit pas occasionner de perte de salaire, il faut que celui-ci soit garanti actuellement et dans l'avenir. Malgré les pressions de la hiérarchie sur les postes plus ou moins durs attribués comme points de chute, malgré les tentatives des responsables d'organiser des entretiens afin d'individualiser chaque "cas", d'entendre leurs souhaits, comme ils disent, les travailleurs sont restés déterminés et se sont rendus en groupe aux convocations. Voilà qui ne répondait pas aux attentes de la direction... Certains des grévistes, en vacances dès le jeudi matin, sont revenus se réunir la nuit suivante afin de ne pas se séparer sans perspectives.

Pour l'instant, de la part des directeurs de l'usine, rien ne vient. Lors de la réunion du Comité d'établissement du mercredi 17, leur représentant s'est borné à "prendre note" et à renvoyer l'affaire au département Tôlerie. Les travailleurs de nuit y voient une manoeuvre visant à remplacer l'actuelle organisation de l'usine pour la production de la Twingo et de la Clio par une production du nouveau véhicule pendant 23 heures sur 24, sans les avantages salariaux actuels de certaines équipes de nuit de l'usine. Supprimer celles-ci pendant plusieurs mois faciliterait pour les patrons de Flins la mise en place d'un système moins favorable aux travailleurs, comme cela s'est déjà produit dans d'autres usines du groupe.

Les 18 jours d'arrêt de production sur les lignes Twingo et les 25 jours sur la Clio, pendant la période des fêtes, provoquent par ailleurs une certaine perplexité quant aux intentions de la direction sur la production de ces deux véhicules. Cette longue période de repos est cependant bienvenue, la plupart des postes de production étant à présent à la limite du tenable. Beaucoup d'entre nous estiment que, si la direction bouleverse la production, c'est son problème et que nous, en tout cas, nous en avons ras le bol d'être considérés comme la variable sur laquelle elle peut jouer à sa guise.

Dans l'immédiat, les travailleurs de l'équipe de nuit Tôlerie, qui sont sur la sellette, sont bien décidés à ne pas se laisser faire. Il est déjà prévu de se retrouver après les congés, le 12 janvier au soir, et des actions ont été évoquées, en direction par exemple des travailleurs de nuit des Presses, qui pourraient être la prochaine cible de la direction.

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