La revue suisse Bilan de décembre donne le palmarès des "300 plus riches de Suisse". Riches "de Suisse", et non "suisses", nuance importante.

Ce pays ne manque pas de citoyens riches: banquiers, financiers ayant des participations dans toutes sortes d'affaires, patrons de la chimie ou de la pharmacie (Roche, Novartis, Merck), parmi lesquels Christoph Blocher, leader de la très réactionnaire Union Démocratique du Centre, nouveau ministre de la Justice et de la Police, dont la fortune est évaluée entre 2 et 3 milliards de francs suisses.

Mais beaucoup de ces riches "de Suisse" viennent aussi d'autres pays, ou sont simplement domiciliés dans la fédération helvétique. A commencer par la plus grosse fortune comptabilisée: Ingvar Kamprad, 15 milliards de francs, fondateur d'Ikea, venu de Suède il y a trente ans. On trouve aussi dans la liste Mme Heineken, M. Kristiansen du groupe Lego, Eric Peugeot, ainsi que l'ex-patron d'Olivetti Carlo de Benedetti, Athina Onassis-Roussel, le patron des grands magasins de luxe de Londres Harrods Mohamed Al Fayed, et des représentants de familles célèbres: Ben Laden, Pinault, Bleustein-Blanchet, Lacoste, Rothschild, Hersant, Taittinger, Springer, Niarchos, Thyssen, von Opel et, en guise de raton laveur, le prince Adam de Liechtenstein (6 à 7 milliards).

Un petit pays peut abriter de très grands rapaces. Et, en l'occurrence, ce n'est pas l'air des montagnes qui les attire mais la discrétion, voire l'absence de contrôle sur leurs finances.