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Leur société
La CFDT persiste et signera encore
La CFDT se paie une campagne de publicité sous forme de carte de voeux, parue dans un certains nombre de quotidiens. Elle ressemble étrangement à une campagne d'autosatisfaction, où la mauvaise foi se mélange à la vantardise.
La CFDT met en avant, ce qu'elle n'arrête pas de faire depuis six mois, les 200000 personnes qui, ayant commencé à travailler jeunes, partiront à la retraite avant 60 ans. En affirmant, évidemment, que c'est grâce à elle. Passons très vite sur l'exagération du chiffre. La CGT, par exemple, divise ce chiffre par 2 ou 3, en raison des conditions restrictives imposées par le gouvernement. Mais, tant qu'à parler des retraites, pourquoi la CFDT ne souhaite-t-elle pas la bonne année aux dizaines de millions de salariés qui vont devoir travailler plus longtemps pour une retraite diminuée? Aurait-elle honte?
À son crédit personnel, la CFDT voudrait porter "le smic revalorisé jusqu'à 5,3%". Bravo la CFDT, quoique Raffarin en juillet 2003 se gargarisait exactement de la même manière. Rappelons tout de même qu'il existe encore six smic différents, selon la date de passage aux 35 heures, et que la revalorisation de 5,3% n'a concerné qu'une partie des smicards, alors que pour bien d'autres smicards, la revalorisation réelle n'a fait que compenser la hausse du coût de la vie. En réalité, ce n'était ni une victoire de la CFDT, ni même un coup de pouce de Raffarin, c'était tout juste la loi.
Enfin, la CFDT monte au pinacle le "nouveau droit à la formation". Là encore, il y a entourloupe. Les patrons ont signé un texte qui ne leur coûtait pas grand-chose, qui ne les engageait pas beaucoup et qui même, sur certains plans, est en recul sur ce qui se passe en matière de formation continue. En particulier, certaines formations devront être effectuées en dehors du temps de travail. La délégation du Medef s'est d'ailleurs déclarée "ravie" de cet accord, c'est tout dire! Et Fillon a intégré cet accord dans son projet de loi qui prévoit la démolition des conventions collectives, au profit des accords d'entreprises.
Alors, pourquoi la CFDT n'a-telle pas proposé au gouvernement de Raffarin de signer en commun sa carte de voeux, afin de partager les frais?