Que les surprises de 2004 soient mauvaises pour le gouvernement et bonnes pour nous tous !02/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1848.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Que les surprises de 2004 soient mauvaises pour le gouvernement et bonnes pour nous tous !

Triste bilan pour 2003. À commencer par ce qui se passe dans le monde. En Irak les Américains, s'ils sont arrivés à renverser le dictateur Saddam Hussein, puis à le capturer non sans difficultés, n'ont rétabli ni la liberté ni la démocratie, et encore moins mis fin à la misère du peuple. Ni même mis fin aux combats, dont sont quotidiennement victimes les soldats américains mais aussi de nombreux Irakiens. Et la situation n'est pas meilleure au Proche-Orient où Sharon sème la terreur et la mort dans le camp palestinien, provoquant en retour un terrorisme plus ou moins aveugle. Ou encore en Tchétchénie, où Poutine, sinistre copie de Bush, continue le massacre de la population de ce petit pays qui veut son indépendance.

Ici en France, il se mène aussi une guerre contre la population. Beaucoup moins brutale certes, qui ne laisse sur le terrain ni morts, ni blessés, mais qui n'en est pas moins un combat. Une guerre sociale que Raffarin et son état-major gouvernemental conduisent avec la haine pour le peuple et le zèle des serviteurs du Medef.

Personne n'a oublié l'offensive contre les retraites, qui va se traduire par l'obligation pour tous les salariés de cotiser 40 ans, puis 42 ans, pour avoir droit à une retraite dite "à taux plein". En effet ce sera une retraite considérablement plus faible qu'aujourd'hui, même pour ceux qui auront les annuités requises.

Comment ignorer aussi le plan de réduction du système de protection sociale, démantelant un système de santé déjà mis à mal par les prédécesseurs de Raffarin, ce qui a contribué, entre autres, aux dramatiques conséquences de la canicule de cet été?

Les chômeurs, dont le nombre officiel ne s'est pas réduit, alimenté régulièrement par les plans de licenciements, vont entamer pour nombre d'entre eux l'année en se voyant exclus de l'assurance-chômage. 180000 seront dans ce cas. Mais pire, l'accord signé entre le Medef et des dirigeants syndicaux comme Chérèque de la CFDT va aboutir à l'exclusion de 613000 chômeurs du bénéfice de cette assurance d'ici 2006, qui disparaîtront, du coup, de la liste des chômeurs officiels. Mais nombre d'entre eux iront rallonger la liste des pauvres, des sans-toit, pour qui il n'existe pas de statistiques officielles, mais qu'on retrouvera plus nombreux dans les rues. Voilà le "cadeau" que leur offrent le Medef et les syndicalistes cogestionnaires de l'Unedic.

Le gouvernement n'a pas voulu être en reste. Il a réduit, lui, les droits à l'allocation spécifique de solidarité (ASS) versée par l'État aux chômeurs de longue durée quand ils avaient épuisé leurs droits à l'assurance chômage. En juillet 2004, 130000 à 150000 bénéficiaires perdront cette allocation.

En fait, la seule solidarité que pratiquent Raffarin et son équipe concerne les patrons et les riches. Pour eux, 2003 n'a pas été une année noire. Ils ont profité de la baisse de leurs impôts. Étant donné ce qu'ils gagnent, cela leur fait de bonnes étrennes, auxquelles s'ajoutent subventions et exonérations de toutes sortes.

Mais tous ces messieurs de la "France d'en haut" auraient tort de croire que leur horizon restera éternellement sans nuage. Raffarin, Fillon, et leur patron Chirac, ont pu constater, au printemps 2003, que leurs mauvais coups à répétition ne passaient pas aussi facilement qu'ils se l'imaginaient. Les grèves de mai-juin n'ont pas pu empêcher la remise en cause des retraites, mais elles ont malgré tout inquiété ce gouvernement. C'est loin d'être suffisant, mais c'est un avertissement!

Souhaitons qu'en 2004 l'ensemble du monde du travail mette à profit les leçons des grèves du printemps, mais cette fois en allant jusqu'au bout. Des raisons d'agir, le gouvernement va nous en donner de nouvelles, à commencer par ses projets de réforme de la Sécurité sociale.

2003 est enterrée. Faisons de l'année 2004 l'année de l'enterrement des mesures antiouvrières de l'équipe Chirac-Raffarin-Sellière.

Éditorial des bulletins d'entreprise du 29 décembre 2003

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