À l'appel de l'association Droit au Logement, des dizaines de familles mal logées ont tenté le 28 janvier d'occuper l'hôtel Crillon de la place de la Concorde. Parmi les plus grands palaces de Paris, celui-ci est réservé à une clientèle qui peut dépenser des sommes astronomiques pour une seule nuit d'hôtel. Quelques jours plus tôt, une autre manifestation de mal-logés s'était rendue au ministère de la Ville et de la Rénovation urbaine.

Chaque fois, les manifestants sont venus protester contre les promesses non tenues faites le 22 octobre dernier par Borloo, le ministre délégué à la Ville. Ce jour-là, des manifestants avaient occupé la cour de son ministère. Borloo s'était alors engagé à reloger 500 familles en détresse avant Noël. Noël est arrivé, il n'a relogé que 31 familles, et selon les dires de son ministère, le relogement de 115 autres est "en route". Il y a un mois encore, Borloo affirmait pouvoir reloger 370 familles avant la fin de l'année, et 130 autres en janvier.

Vis-à-vis des médias, Borloo soigne son côté gouailleur et populaire. Mais derrière les apparences populos de Borloo, il n'y a rien d'autre que du vent.

Électorales ou autres, les promesses ne coûtent pas cher. Quant aux actes correspondant à ces promesses de logements, ils ne logent pas parmi les priorités de ces messieurs. Le gouvernement a diminué de 7% les crédits pour le logement dans son budget 2004. Cela indique bien qu'il n'entend pas répondre à l'énorme demande de logements qui concerne actuellement trois millions de personnes. Pour répondre aux situations d'urgence, il serait pourtant possible, la loi l'envisage, de réquisitionner des logements vides. Mais cela n'est ni dans les intentions gouvernementales ni dans celles de Borloo qui, loin de ses rodomontades d'un jour, n'a pas l'intention de donner suite à ses propres engagements vis-à-vis de ces familles sans toit.