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Leur société
Grenoble : Le service municipal pour le logement social... au service du privé
La municipalité socialiste de Grenoble s'est toujours vantée de faire de sa politique de l'habitat un "élément fort de son action". En 1995, dans ce but, elle avait créé Grenoble Logement, un service municipal ayant pour mission l'accueil des demandeurs de logements sociaux, la prévention des expulsions et la prise en compte des besoins des publics les plus en difficulté. Concrètement, Grenoble Logement centralisait en un lieu unique les demandes de logements sociaux et les transmettait ensuite aux bailleurs sociaux comme Actis, la SDH (Société Dauphinoise de l'Habitat), ou les HLM Sud-Est.
Il y a une crise du logement à Grenoble. Il y a 11000 demandeurs de logements sociaux sur l'agglomération, mais il faut aussi prendre en charge les étudiants et les salariés des nouvelles entreprises qui s'implantent sur la ville. Il n'est donc pas facile de s'y loger surtout lorsqu'on constate qu'en cinq ans le coût des logements privés à la location ou à la vente a augmenté de 102%!
Partant de ces évolutions, dont personne ne conteste la réalité, la municipalité entend modifier les missions de Grenoble Logement. Dès le 1er juin 2004, ce service n'accueillera plus seulement les demandeurs de logements sociaux, mais aussi d'autres demandeurs cherchant dans l'immobilier privé, ou des candidats à l'accession à la propriété, ou encore des propriétaires voulant louer des appartements, et leur fournira informations, orientations et conseils. En revanche, le traitement des dossiers, sociaux ou non, ne se fera plus à Grenoble Logement mais reviendra, comme la loi le prévoit, aux bailleurs sociaux. Ainsi, si elles veulent espérer trouver un logement, les personnes les plus modestes devront multiplier les démarches auprès de ces derniers. Et qu'adviendra-t-il de la charte d'attribution des logements sociaux, approuvée par ces bailleurs en 1999 et censée permettre une relative transparence des attributions?
Résultat de ces changements: c'est tout ce service qui sera mis à la disposition d'agences immobilières privées. Il est même proposé que les locaux municipaux soient ouverts aux bailleurs privés. Ainsi, sous prétexte d'ouvrir un service municipal à un public plus large, les catégories sociales les plus démunies vont certainement être lésées. Voilà comment la municipalité socialiste de Grenoble "optimise les moyens"... au service du secteur privé.