Escobois Saint-Symphorien (Gironde) : - Le groupe Gascogne doit payer !02/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1848.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Escobois Saint-Symphorien (Gironde) : - Le groupe Gascogne doit payer !

Le groupe Gascogne vient d'annoncer la suppression de 75 emplois. À la scierie Escobois de Saint-Symphorien en Gironde, la société supprime près de la moitié des emplois sur un total d'une centaine, avec 27 licenciements et une vingtaine d'intérimaires renvoyés! Et tout le monde se demande si la fermeture de l'usine n'est pas programmée à plus ou moins court terme.

De plus, la direction nous a annoncé que nous allions tous passer en journée, au lieu des équipes en 2x8: pour elle, cela fera de belles économies, mais pour nous, avec la suppression de la prime de panier entre autres, cela fera environ cent euros de moins sur la paie!

Comme toujours, les patrons justifient ces mesures par de mauvais résultats et une "conjoncture défavorable". Pourtant, le groupe Gascogne n'est pas une petite PME, loin de là. Il a annoncé 600 millions d'euros de chiffre d'affaires, avec des résultats positifs considérables en 2000, 2001 et 2002. Il est coté au premier marché de la Bourse de Paris. Il occupe une position quasi hégémonique dans le secteur forestier avec quatre grandes activités (bois, papeterie, emballage, distribution). Il emploie 3000 personnes dont une bonne moitié dans la région. Il est allié à plusieurs banques: Société Générale, Crédit Agricole, BNP-Paribas...

Les patrons annoncent des pertes sur l'année de cinq millions d'euros dans le secteur bois, mais qu'est-ce qui prouve que ce déficit est réel? Les patrons peuvent faire les bilans qu'ils veulent, fabriquer des déficits, par exemple en vendant à perte à d'autres filiales qui, elles, sont largement bénéficiaires. De plus, lorsqu'ils ont construit l'usine à Saint-Symphorien, ils ont touché 13 millions de francs de fonds publics (Europe, État, Conseil général et Conseil régional) sous prétexte qu'ils créaient des emplois et que l'usine utilisait des technologies novatrices.

Les patrons du groupe Gascogne ont agité la menace d'une OPE (offre publique d'échanges) sur la société de la part de la holding EEM (Electicité et Eaux de Madagascar) afin de présenter comme inévitables des mesures pour accroître la compétitivité. Mais si les patrons se battent entre eux pour avoir la part du gâteau (et ne doutons pas qu'ils trouvent là des millions pour se rafler les actions entre eux), ce n'est pas aux travailleurs d'en faire les frais.

Pour l'heure, tout le monde est dans l'attente. Personne ne sait encore qui sera licencié, certains ont parlé de reclassements dans d'autres usines du groupe, pour limiter les licenciements... Mais on sait qu'il ne faut pas compter sur les promesses des patrons. Quand ils parlent "d'efforts à fournir pour sortir l'usine de sa mauvaise passe", c'est toujours aux travailleurs qu'ils demandent des efforts pour que les actionnaires continuent à toucher leurs dividendes.

De l'argent, le groupe Gascogne en a, il suffirait aux travailleurs d'ouvrir ses livres de comptes pour voir que le prétendu déficit de la branche bois est largement compensé par les bénéfices du groupe. Les patrons ont empoché des millions de subventions versées généreusement par l'État et les collectivités locales. À Escobois comme dans bien d'autres entreprises qui licencient, il faut imposer l'interdiction de tout licenciement et que les patrons prennent sur leurs profits pour assurer le maintien intégral des salaires!

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