Éducation nationale : Une rentrée 2004 qui s'annonce catastrophique02/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1848.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Éducation nationale : Une rentrée 2004 qui s'annonce catastrophique

Avec le débat sur l'avenir de l'école, le gouvernement Raffarin et le ministre de l'Éducation nationale Ferry amusent la galerie. Mais les choses sérieuses se préparent à l'abri des regards. À en croire le SNES, principal syndicat du second degré, Raffarin-Ferry nous concoctent en coulisses un "scénario catastrophe" pour la rentrée 2004, en opérant des coupes claires dans les effectifs du secondaire.

Après avoir, en 2003, supprimé 20000 aides-éducateurs et 5500 postes de surveillants, tout en embauchant des assistants d'éducation en nombre insuffisant pour combler la différence, l'hémorragie programmée des effectifs de l'Education nationale continue de plus belle.

Pour justifier ses mauvais coups à venir, le gouvernement évoque comme à l'accoutumée la baisse des effectifs du secondaire prévue d'ici à 2006.

Selon le SNES, pour la seule année scolaire 2004-2005, le secondaire va perdre plus de 4000 emplois d'enseignants. Ce n'est pas tout. Surveillants, aides-éducateurs et assistants d'éducation sont également dans le collimateur. Au programme des suppressions: 9000 postes supplémentaires de surveillants, 14000 aides-éducateurs arrivant en fin de contrat, (départ prétendument compensé par l'embauche de 13000 postes d'assistants d'éducation si tant est que celle-ci soit effective). Toujours selon le même syndicat, sur deux ans "le nombre d'adultes dans les écoles, collèges et lycées baissera donc de 10000 personnes au moins à la rentrée 2004, après avoir baissé de 10000 à 15000 en 2003".

Mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Certains recteurs sont déjà à pied d'oeuvre: ils suppriment les options de langues en lycée, modifient à la baisse les enseignements technologiques et professionnels, ferment des classes de première d'adaptation et de BTS. Et puis pourquoi continuer à remplacer les absences? Théoriquement cela se fait lorsque les absences sont supérieures à quinze jours, mais en réalité c'est rarement le cas. En avance sur les consignes ministérielles, le recteur de Lyon a décidé, dès décembre 2003, de ne plus remplacer les absences inférieures à un mois!

Conséquences d'une telle politique d'austérité: les établissements scolaires au bord de l'asphyxie depuis des années ne pourront plus du tout fonctionner normalement, les bâtiments exigus de plus en plus dégradés ne pourront pas accueillir définitivement des classes surchargées. Les conditions de travail, elles, précaires pour une grande partie du personnel, deviendront encore plus difficiles pour tout le monde, avec comme corollaire un enseignement au rabais pour les élèves des établissements scolaires les plus pauvres à cause du manque criant de moyens.

À force de tirer sur la corde, celle-ci finira forcément par casser.

Partager