Bédier et les prisons : Une vocation ?02/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1848.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bédier et les prisons : Une vocation ?

Le secrétaire d'État aux programmes immobiliers de la justice, Pierre Bédier, est convoqué à la mi-janvier au Tribunal de Paris. Il est soupçonné d'avoir touché de la part d'un de ses amis, Michel Delfau, patron d'une société de nettoyage parisienne, des fonds en espèces en échange desquels il l'aurait favorisé dans l'obtention de marchés publics à Mantes-la-Jolie et à Poissy. En d'autres termes, Bédier est soupçonné d'avoir touché des pots-de-vin, alors qu'il était maire de Mantes-la-Jolie de 1995 à 2002; son copain Delfau est poursuivi, quant à lui, pour "abus de biens sociaux, abus de confiance et corruption aggravée". Le maire (UMP) de Poissy et son premier adjoint sont, eux aussi, mis en accusation.

Interrogé sur cette affaire fin septembre, Bédier avait dénoncé "un tintamarre né d'abominables calomnies". Il semble maintenir cette ligne de défense alors que de nombreux témoignages le mettent en cause. D'après l'ex-femme de Delfau, Bédier aurait accepté les pots-de-vin avant les vacances d'été ou juste avant Noël, ce dont elle avait déduit que "Bédier était malin, car il devait utiliser l'argent tout de suite et, naturellement, ne pas le mettre sur son compte." "Il y avait deux remises par an de 50000 à 80000 francs à chaque fois", sans doute son argent de poche pour les vacances. Et le manège aurait duré de trois à cinq ans.

Aujourd'hui, Bédier n'est plus maire et ne touche plus son argent de poche pour Noël. Mais en tant que ministre, il est chargé de construire des prisons; en cette période de voeux, que peut-on lui souhaiter de mieux que de pouvoir enfin tester ses propres réalisations?

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