Assurances automobiles : Les compagnies assurent leurs profits02/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1848.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assurances automobiles : Les compagnies assurent leurs profits

Contrairement aux attentes des automobilistes et des associations de consommateurs, les primes d'assurance automobile ne diminueront pas en 2004. Plusieurs compagnies ont même annoncé des augmentations de leurs tarifs pour le 1er janvier. Ainsi aux AGF, la hausse atteindra de 1 à 3% sur les contrats auto en cours et 3% pour les nouveaux assurés. Chez Groupama, les hausses pourront atteindre jusqu'à 3%.

Ces augmentations sont d'autant plus scandaleuses qu'elles succèdent à de fortes hausses déjà imposées en 2003 (5à 6%, selon les assureurs). D'autant que nul ne conteste la forte baisse de la fréquence et de la gravité des sinistres. Ainsi, sur un an, les vols de véhicule ont reculé de 15%, les sinistres matériels ont diminué de 8% et les statistiques de la Sécurité routière font état d'une baisse de 18,4% des accidents corporels -les plus coûteux pour les assurances- en 2003.

Dénonçant l'attitude des assureurs, les associations de consommateurs arguent qu'en toute logique les primes d'assurance automobile devraient diminuer d'environ 15%. Embarrassés, les ministres des Transports et de l'Économie se sont sentis obligés de prendre leurs distances et ont appelé les compagnies à la "sagesse", sans toutefois les menacer, et encore moins les contraindre à changer de politique.

Comme chaque fois qu'ils augmentent leurs tarifs, les assureurs trouvent toujours des justifications. Aujourd'hui, pour les contrats auto, ils mettent en avant la hausse du prix des réparations et l'augmentation du coût moyen des indemnisations d'accidents corporels. Ils annoncent également des augmentations de l'ordre de 2% pour les contrats multirisques habitation en prétextant l'intégration d'une nouvelle prime couvrant les risques technologiques.

Un dirigeant du groupe AXA a également avancé que la baisse du nombre des accidents ne pouvait compenser le fait que les revenus tirés des placements financiers effectués par les assureurs ne sont plus ce qu'ils étaient. Cette explication a au moins le mérite de la franchise: les automobilistes et tous les assurés paient pour que, en dépit des revers boursiers des assureurs, les compagnies puissent maintenir les profits de leurs actionnaires.

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