1er janvier : Mauvais coups contre les chômeurs02/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1848.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

1er janvier : Mauvais coups contre les chômeurs

À partir du 1er janvier, un grand nombre de chômeurs -180000 à 250000 selon les estimations- sont privés de l'indemnité que leur versaient les Assedic. C'est la conséquence d'une mesure décidée par le Medef en accord avec la CFDT, la CGC et la CFTC le 20 décembre 2002, qui fait tomber de 30 à 23 mois la durée d'indemnisation pour la plupart des chômeurs.

Un tiers de ceux qui perdent ce droit ne toucheront plus rien. Les autres vont percevoir, suivant leur situation, soit le RMI (411,70 euros par mois pour une personne seule) soit l'ASS, l'Allocation spécifique de solidarité (406,80 euros). Et encore l'ASS, qui était accordée jusqu'à présent sans limitation de durée, ne le sera plus que pour une période réduite à deux ans: la décision a été prise à l'initiative du gouvernement, et votée par les députés et les sénateurs dans le budget pour 2004.

L'allocation de chômage versée par les Assedic est loin d'être la panacée puisque la moitié des chômeurs indemnisés touchent moins de 1097 euros par mois. Mais désormais nombre de chômeurs en sont privés. Certains ne touchent plus rien, d'autres sont réduits à une allocation misérable, car comment vivre avec à peine plus de 400 euros par mois? Pour une personne seule touchant le RMI, il reste 362,30 euros après abattement du forfait logement. Mais visiblement, ce n'est pas le souci des représentants du patronat, des hommes politiques et des dirigeants syndicaux qui sont à l'origine de la baisse catastrophique des ressources des chômeurs.

Ces mesures sont d'autant plus ignobles qu'elles tombent à un moment où le chômage augmente. Forcément, des salariés qui avaient été licenciés il y a déjà longtemps n'ont toujours pas retrouvé de travail. Fillon lui-même, ministre soi-disant chargé de l'emploi, s'attend à ce que le nombre de chômeurs continue d'augmenter pendant encore au moins un trimestre. Cette politique révoltante vise en fait l'ensemble du monde du travail, les chômeurs et ceux qui ont encore un emploi aujourd'hui. Les patrons ont carte blanche pour continuer à licencier et pour fabriquer de plus en plus vite de nouveaux pauvres.

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