Le ministère des Affaires sociales a publié ses indices des salaires et des prix. Le salaire moyen (salaire mensuel de base de l'ensemble des salariés) aurait progressé de 2,5% sur un an. Les prix, eux, ayant officiellement augmenté de 1,9%, le pouvoir d'achat des salariés aurait augmenté de 0,6%.

Mais il s'agit de chiffres officiels et de moyennes, c'est-à-dire de mensonges. Car on sait combien l'indice officiel des prix est outrageusement déformé.

Pour évaluer les revenus des travailleurs, on ne peut se limiter aux salariés en activité ayant conservé leur emploi tout au long de l'année. Il faut tenir compte des précaires, des travailleurs intermittents ou à temps partiel, des chômeurs, des retraités, dont les revenus sont loin d'avoir progressé.

Cette relative augmentation des salaires, l'étude du ministère l'attribue en particulier au rattrapage de 5,27% que certains smicards ont touché en juillet, du fait de l'harmonisation des divers smics. C'est avouer que la progression, si progression il y a, est dans l'infiniment petit.

La plupart des salariés ont l'impression justifiée que leurs revenus ont stagné, sinon reculé. Ils ont des indices bien plus valables que les statistiques gouvernementales: ce qui leur reste dans le portefeuille à chaque fin de mois.