Le naufrage d'une embarcation au large des côtes de la Turquie a fait une soixantaine de morts, et un seul survivant. Ils venaient de Jordanie, d'Irak, d'Iran ou d'Afghanistan et tentaient de gagner l'Europe sur une embarcation de fortune de 15 mètres de long.

Ce sont soixante morts à ajouter à la longue liste de tous les immigrés clandestins prêts à risquer tous les dangers, et même leur vie, dans l'espoir d'une vie meilleure en Occident. Chaque année, plusieurs centaines d'immigrants meurent ainsi par noyade au large des côtes européennes, que ce soit en tentant de traverser le détroit de Gibraltar ou de rejoindre l'Italie depuis la Tunisie ou les Balkans -et au moins autant dans bien d'autres parties du monde- sans compter ceux qui perdent leur vie dans des camions sans aération ou victimes de passeurs qui les assassinent après leur avoir pris leur argent.

Il y a certes des criminels, des mafias qui prospèrent sur la misère en faisant payer à un prix exorbitant le passage sur des rafiots qui coulent en pleine mer. Mais par-delà ces pratiques ignobles, le premier problème reste quand même la misère généralisée, les guerres, la famine qui poussent des gens, hommes, femmes et enfants, à partir. C'est une société si injuste, si ignoble, qu'on peut préférer risquer sa vie de cette façon plutôt que de continuer à vivre dans de telles conditions.