Six jeunes qui avaient refusé de servir dans l'armée israélienne sont emprisonnés depuis plus d'un an et attendaient mardi 23 décembre le verdict d'un tribunal militaire qui devait leur infliger une peine supplémentaire pouvant aller jusqu'à trois ans de prison.

Ces jeunes qui ont exprimé leur refus d'obéir à des ordres qu'ils jugent «illégaux et immoraux», comme les attaques contre la population civile des territoires palestiniens, se sont vu refuser le statut d'objecteurs de conscience. Comme pour les pilotes de l'armée israélienne qui eux aussi ont dénoncé les exactions de leur propre armée et refusé de bombarder les Palestiniens et qui, pour ce fait, ont été renvoyés de l'armée, la justice militaire a déclaré qu'elle ne tolérerait pas de prises de position publiques de soldats contre l'occupation. Pour autant, la détermination des six jeunes reste intacte, comme ils ont tenu à le faire savoir en déclarant à leur sortie du tribunal: «L'occupation est une abomination morale, que les gens qui ont une conscience ne peuvent pas tolérer et, si notre sincérité doit nous amener à passer plusieurs années en prison, eh bien nous resterons plusieurs années en prison.» Un autre a ajouté: «Ils voudraient que nous gardions le silence face aux crimes de guerre qu'ils commettent, mais nous ne nous tairons pas.»

Comme l'a expliqué l'un d'entre eux à la première chaîne de télévision: «Un pays qui opprime trois millions et demi de personnes et leur dénie les droits humains les plus fondamentaux est un pays qui est voué à opprimer ses propres citoyens».

Le 21 décembre, on a appris que quinze réservistes d'une unité d'élite, à leur tour, avaient rendu public leur refus de servir dans les territoires, en déclarant: «Nous ne donnerons plus nos vies pour l'oppression dans les territoires et la négation des droits de l'homme de millions de Palestiniens, et nous ne servirons plus de boucliers aux implantations».

Tant mieux si de telles réactions se multiplient. Rompre avec la politique de répression systématique est bien la seule voie pour préparer un autre avenir, non seulemùent aux Palestiniens, mais à la population israélienne elle-même.