Heidelberg (Montataire, 60) : Menaces sur les emplois25/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1847.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Heidelberg (Montataire, 60) : Menaces sur les emplois

Du 17 jusqu'au 19 décembre au matin, quelque 300 ouvriers de l'usine Heidelberg à Montataire, dans l'Oise, ont fait grève face aux menaces de fermeture qui planent sur cette usine de près de 900 salariés.

De fait, le numéroun mondial du secteur des machines d'imprimerie, Heidelberg, après des années de confortables profits, est aujourd'hui en pleine restructuration. Mettant en avant une mauvaise conjoncture, le géant mondial entend se séparer de toute sa division rotatives de presse. 4200 salariés sont visés, dont ceux de l'usine de Montataire.

Le trust a entrepris des négociations avec un de ses concurrents, le groupe américain Goss, en vue de lui revendre l'usine de Montataire, ses fabrications et ses brevets de fabrication. Or le personnel se demande à juste raison ce qui se trame derrière cette opération, et surtout si le fait d'être ainsi vendu ne va pas se terminer par la fermeture de l'usine. En effet, le trust qui rachète l'usine a lui aussi des usines fabriquant des produits similaires dans d'autres pays. Et c'est une façon de faire très courante des patrons, aujourd'hui, face aux licenciements qu'ils envisagent, que de se défausser de leurs responsabilités par le biais de reventes d'usines, qui souvent préparent le pire.

Les ouvriers et leurs délégués ont réclamé de se faire communiquer les documents organisant la transaction en cours entre les deux groupes. C'est sur une promesse et le paiement de 40% des heures de grève que la reprise du travail a été votée juste avant le début des congés. C'est un fait rare dans cette usine où régnait auparavant une ambiance paternaliste, sans conflits.

Mais rien n'est réglé sur le fond. Car le groupe Heidelberg, qui souhaite se débarrasser de ses ouvriers, a engrangé des profits considérables sur leur dos, et il souhaite aujourd'hui leur faire payer à eux, sans rien débourser, la baisse provisoire de ses résultats. A quelques centaines de mètres de là, les travailleurs de la Sollac sont confrontés, de leur côté, à un plan de 500 suppressions d'emplois.

Les travailleurs auraient tout intérêt à faire cause commune en comptant sur leur force collective, à un moment où les notables locaux ne savent que proposer des plans «économiques» en vue de démontrer à leurs patrons qu'il faudrait garder les usines. Et il y a aussi urgence à se battre pour imposer partout l'ouverture publique des comptes de ces entreprises milliardaires qui licencient sans retenue.

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