Debré, président UMP de l'Assemblée nationale, est favorable à une «mission» d'enquête parlementaire sur le scandale Executive Life. Il répond à la demande du PS qui, lui, souhaite une «commission» d'enquête, sortant de son silence sur une affaire qui dure depuis des années.

Mission et commission parlementaires seraient, paraît-il, pour les députés, deux moyens différents d'enquêter, la première disposant de pouvoirs plus limités que la seconde. Mais entre l'une et l'autre il y a seulement un mot, car, pour le reste, dans un domaine aussi sensible que ces affaires politico-financières, il n'y a rien à attendre de ces gens-là pour faire connaître la vérité.

On nous présente Peyrelevade, l'ancien PDG du Crédit Lyonnais, qui proteste aujourd'hui pour ne pas avoir été inclus dans l'arrangement signé entre le gouvernement et la justice californienne, comme un homme de «gauche». Quant à Pinault, l'homme d'affaires au coeur du scandale, il est l'ami de Chirac. Les intérêts financiers sont intimement mêlés aux amitiés politiques.

Comme le déclarait un homme politique du début du XXe siècle: «Quand on veut enterrer une question, on nomme une commission». Aujourd'hui, on dit une «mission», mais cela n'a pas changé. Pour connaître toute la vérité, il faudrait en fait rendre publics, c'est-à-dire accessibles à tous, les avoirs et les biens de tous les dirigeants des grandes entreprises, de leurs hommes de paille et de leurs familles. Il faudrait rendre publics les comptes en banque des hommes politiques et établir un contrôle de la population sur l'économie et la politique, un contrôle permanent.

Un tel contrôle permettrait que des affaires comme celle d'Executive Life ne se produisent pas, avec leurs conséquences à l'encontre des contribuables et de la population.