Brésil : Un an de gouvernement Lula25/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1847.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Brésil : Un an de gouvernement Lula

Le PT exclut des parlementaires de gauche

Le 14 décembre, la direction du Parti des Travailleurs (PT) du Brésil a exclu les quatre parlementaires qui avaient voté contre la «réforme» des retraites proposée par le gouvernement Lula.

Les députés fédéraux Baba Araujo, Luciana Genro, Joao Fontes et la sénatrice Heloisa Helena se retrouvent donc en dehors du parti qu'ils ont contribué à amener au pouvoir.

Trois de ces quatre députés, qui dans la gauche du PT appartenaient à deux courants proches, s'orienteraient vers la proclamation d'un nouveau parti. Heloisa Helena, elle, fait partie de Démocratie Socialiste, tendance liée au Secrétariat Unifié de la IVe Internationale, qui fait appel de cette expulsion et déclare: «Heloisa Helena continuera à militer au sein de DS. Sa présence dans le PT et dans DS est une raison de fierté pour nous tous et nous ne nous séparerons pas d'elle.» Sont-ils aussi fiers du ministre de la Réforme agraire Miguel Rossetto, qui appartient lui aussi à Démocratie Socialiste?

Le Parti Socialiste des Travailleurs Unifié (PSTU), formation trotskyste qui est sortie du PT en 1992, propose de discuter de la formation d'un nouveau parti, un parti de transformation sociale, qui serait une alternative au PT, en formant un Mouvement pour un Nouveau Parti largement ouvert à tous les travailleurs et les militants qui rompent ou ont rompu avec le PT. Pour le moment, les exclus ne semblent pas disposés à reprendre cette proposition.

En tout cas, quels que soient les choix faits par les quatre parlementaires et par les militants qui, comme eux, prendraient leurs distances d'avec le PT, la politique menée par Lula ne peut qu'éloigner de lui les travailleurs les plus conscients. En un an, les «réformes» ont mis à mal les retraites et la Sécurité sociale, le pouvoir d'achat de la classe ouvrière a chuté de 16%, il y a un demi-million de chômeurs en plus. On dit de plus en plus au Brésil que le gouvernement Lula est le plus à droite que le pays ait connu depuis la dictature militaire. En contrepartie, des sommes croissantes ont été consacrées au remboursement de la dette et la Bourse de Sao Paulo bat des records.

Lula et le PT se sont débarrassés de quatre élus gênants. Ils ont agi en «hommes d'État». Espérons que le refus des quatre de cautionner la politique antipopulaire du gouvernement trouve un large écho dans la classe ouvrière et dans les couches populaires.

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