Mainetti (Templemars - Nord) : Des patrons à pendre... et pas qu'aux cintres!18/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1846.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mainetti (Templemars - Nord) : Des patrons à pendre... et pas qu'aux cintres!

La société Mainetti à Templemars (Nord) est spécialisée dans la fabrication de cintres en plastique et emploie 86 salariés. Elle fait partie d'un groupe qui possède une trentaine de sites dans le monde et qui se veut leader dans ce domaine. Depuis le mois de mai, la direction ne se cache pas pour dire que la société est dans une logique de délocalisation, et que la politique du groupe est de se rapprocher des fabricants de vêtements (Maghreb, pays de l'Est, Asie).

Dans une réunion du comité d'entreprise le 14 novembre, le représentant des actionnaires a annoncé que, puisque la production avait baissé de 30% dans l'année, il fallait se séparer de 30% du personnel! Mais la direction avait déjà commencé les licenciements puisque, en décembre-janvier 2003, sept personnes qui travaillaient dans les bureaux avaient été mises dehors. Et lorsque, en mai dernier, elle avait reparlé de licenciements, en prétextant de nouvelles difficultés, nous avions alors réagi en faisant quatre jours de grève, ce qui avait fait reculer le patron.

Aussi avons-nous décidé, le 4 décembre, de nous mettre en grève pendant la tenue du CE, afin de demander des comptes à notre employeur. A 100%, le personnel de production a arrêté le travail. Grâce à cette participation totale, notamment celle des plus jeunes ouvriers, nous avons pu reconduire notre action durant une semaine. Des tracts ont été distribués sur le marché, nous sommes allés au tribunal où avait lieu le procès du leader des sans-papiers de Lille, où nous avons rencontré d'autres militants. Nous nous sommes organisés aussi sur l'entreprise pour discuter avec les chauffeurs des camions, joindre la presse, joindre le directeur général, voir les élus et rendre visite, dans une entreprise voisine, à des ouvriers qui venaient de faire grève eux aussi contre leur délocalisation.

Nous avons pu mener cette grève ensemble et même obtenir le paiement des jours de grève, et c'est une première satisfaction. Mais, toujours sans réponse quant à l'avenir, nous sommes prêts à reprendre la lutte face aux mauvais coups que nous prépare la direction.

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