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Leur société
La Rochelle : Le Medef veut se venger
Mercredi 3 décembre à midi, un rassemblement a réuni près de 250 personnes devant la préfecture de La Rochelle, en soutien aux deux jeunes travailleurs que le Medef a fait inculper après l'incendie de son local le 5 juin dernier.
Ce rassemblement était à l'initiative d'un comité de défense des inculpés qui compte plus de 600 adhérents, dont des enseignants du mouvement de grève du printemps 2003, et surtout de nombreux travailleurs du public et du privé, parmi lesquels de nombreux militants politiques et syndicaux.
Les manifestants ont dénoncé l'attitude des autorités, celle du préfet, entre autres, qui avait prétendu sans preuves que des pneus imbibés d'essence seraient à l'origine du sinistre, accréditant ainsi la thèse d'un incendie volontaire. Alors qu'il est maintenant établi que les pneus se sont enflammés au contact d'un feu de Bengale, c'est-à-dire d'une fusée SNCF.
La justice avait d'ailleurs dû relâcher, faute de preuve, les deux inculpés qui avaient été mis en garde à vue et l'instruction, toujours en cours, semble ne rien donner.
Du coup, sentant sans doute le vent tourner, le Medef qui ne désarme pas engagea sur le tard une procédure d'urgence, réclamant la désignation d'un expert pour chiffrer les dégâts de l'incendie.
L'avocat de la défense dénonça à juste titre une tentative de passer outre l'instruction, en désignant implicitement les inculpés comme coupables. Mais il faut croire que le Medef trouva une oreille complaisante puisqu'il obtint gain de cause le 18 novembre auprès du juge des référés.
Alors, dans cette affaire, ceux qui dénoncent une justice de classe, qui s'assoit sur la présomption d'innocence, ont bien raison. Comme l'ont rappelé des manifestants, cette justice n'a pas la même attitude vis-à-vis des patrons responsables de l'empoisonnement à l'amiante de leurs salariés: par exemple ceux des anciens chantiers navals de La Rochelle.