Des listes du PCF pour les élections régionales : Pour quelle politique?18/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1846.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des listes du PCF pour les élections régionales : Pour quelle politique?

Consultés par leur direction, les militants du Parti Communiste d'Ile-de-France se sont prononcés à plus de 80% en faveur d'une liste indépendante pour les élections régionales de mars 2004. Cinq régions, sur les onze consultées, ont fait le même choix.

Marie-George Buffet a relevé que le fait que "les communistes s'expriment sur la stratégie électorale pour les élections régionales" était "une première". Laisser les militants exprimer publiquement leur choix est aussi une façon de répondre à leur désarroi face aux scores électoraux qui ne cessent de baisser.

En tout cas, par ce vote, une bonne partie des militants du PC ont sans doute exprimé leur aspiration à voir leur parti affirmer son identité politique. C'est d'une certaine façon exprimer un désaveu, ou du moins un mécontentement envers la politique menée par leur parti ces dernières années, politique qui l'a conduit à s'effacer pratiquement derrière le Parti Socialiste sous prétexte de conserver des places, qu'il s'agisse d'élus locaux... ou de ministres.

On ne peut donc que comprendre cette aspiration des militants communistes à vouloir apparaître de façon autonome. Le problème, cependant, est de savoir sur quelle politique. Si l'objectif reste, en fin de compte, de participer à la gestion des régions en accord avec les autres partis de l'ex-gauche plurielle, comme il l'a fait précédemment et comme il l'a fait au gouvernement, qu'est-ce que cela changera?

Pour être visible, pour regagner de la crédibilité aux yeux de ses militants et de ses électeurs, il ne suffira pas que le PCF présente des listes autonomes. Il faudrait qu'il affirme une autre politique, qu'il apparaisse clairement comme le défenseur des intérêts des travailleurs, de cet électorat ouvrier et populaire dont il a progressivement perdu la confiance.

Cela correspond certainement aux aspirations de nombre de ses militants. Mais ce n'est pas le choix que sa direction semble prête à faire, elle qui ne semble renvoyer sa décision aux militants que pour éviter d'avoir à définir réellement une politique.

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