Ce sont des méthodes de voyou que la direction de GIAT Industries a utilisées pour récupérer des pièces mises à l'abri par les travailleurs de cette entreprise. Le vendredi 28 novembre, le local où elles étaient stockées était resté sous surveillance des travailleurs, bien que ce jour soit un jour de RTT pour tout le personnel. Un des directeurs a attendu 20 heures pour arriver avec une équipe dont on n'est pas sûr que tous appartenaient à l'entreprise. Comme divers engins gênaient le passage des fenwicks, cette fine équipe dut se coltiner à la main le transfert de ces pièces de l'atelier vers le camion qui les emmenait. Par ailleurs, pour s'assurer que les gardes ne pourraient pas prévenir les syndicats, ces messieurs leur confisquèrent leurs téléphones mobiles et les regroupèrent dans un même lieu.

Intimidation et passage en force, mis en oeuvre lors de cette opération, sont bien dans la ligne de la politique de la direction de GIAT Industries envers ses salariés. Cette politique est bien sûr inspirée par le gouvernement. Il faut rappeler que GIAT Industries est une entreprise d'État. Elle fabrique des matériels pour l'armée de terre, dont des blindés. Ses salariés sont sous la menace d'un plan de suppression de près de 4000 des 6250 emplois que compte l'entreprise au niveau national.

C'est donc tout naturellement que, face à cet immobilisme de la direction, les salariés ont répondu par un certain immobilisme face aux tâches qu'on leur demande dans les bureaux et ateliers, et un immobilisme certain pour bon nombre de pièces terminées qui ont donc été mises à l'abri et sous surveillance.

Devant les méthodes de la direction, voilà donc les travailleurs une nouvelle fois dans l'obligation de prendre des mesures pour bien montrer qu'une direction qui s'apprête à fermer une boîte n'a aucune considération à attendre de la part de ceux qu'elle veut sacrifier.