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- Lutte ouvrière n°1843
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Dans les entreprises
Sanmina (ex-Alcatel) Tourlaville (Manche) : La direction mise en échec
La direction voulait, comme elle en a l'habitude, se débarrasser d'un intérimaire du jour au lendemain. Mais cette fois, elle est tombée sur un os: un débrayage massif et inédit l'a fait reculer.
Notre camarade intérimaire travaille à l'entretien des machines de l'atelier mécanique depuis plus d'un an et est apprécié par tous. Dans les premiers jours d'octobre, les chefs de l'atelier ont décidé qu'il fallait recruter quelqu'un sur ce poste de travail. Mais plutôt que d'embaucher notre camarade, qui était volontaire, ils avaient décidé de chercher quelqu'un d'autre, sous le prétexte qu'il n'était "pas assez qualifié". Comme s'il n'avait pas largement fait la preuve de sa compétence en effectuant le travail depuis plus d'un an! Cette décision tout à fait arbitraire a soulevé l'indignation: une pétition a circulé parmi ses camarades dans l'atelier, réclamant son embauche en CDI. Celle-ci a recueilli la totalité des signatures des travailleurs du secteur mécanique.
La direction a préféré ignorer l'avertissement en ne tenant aucun compte de la pétition. Nous avons donc décidé de débrayer et avons été rejoints par une partie notable des camarades des autres secteurs: en tout, la moitié des salariés de l'entreprise avait cessé le travail. La direction, peu habituée à ce genre de réactions, a pris la mesure de notre colère et a reculé. Notre camarade devait partir le jour même, son contrat a été prolongé jusqu'aux vacances de Noël.
Certes, ce n'est pas encore l'embauche en CDI, mais nous étions tous très heureux d'avoir fait reculer le patron. Et que la direction n'espère pas trop que les fêtes de fin d'année nous fassent oublier le problème. Car fin décembre, il n'est pas question que notre camarade se retrouve dehors!