Restos du Coeur : Dix-neuf ans que des enfoirés leur fabriquent des clients28/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1843.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Restos du Coeur : Dix-neuf ans que des enfoirés leur fabriquent des clients

Les Restos du coeur vont commencer leur dix-neuvième hiver dans quelques jours, le 8 décembre.

Mais leurs animateurs s'inquiètent. Depuis la loi dite "sur le mécénat" adoptée le 17juillet dernier, les dons aux associations caritatives agissant dans l'urgence, comme les Restos du Coeur, ne sont plus les seuls à bénéficier d'un régime fiscal particulièrement incitatif (60% de leur montant est déductible des impôts du donateur). Il en va dorénavant de même pour les dons à toutes les associations culturelles, sportives, etc.

Du coup les dons pour les Restos du Coeur risquent de diminuer et leurs dirigeants sont inquiets et réclament un dégrèvement de 70% pour les associations caritatives agissant dans l'urgence. Même dans ce cas-là, l'État continuerait à prélever des impôts sur les 30% restants.

En 1985, année de leur création, les Restos du Coeur ont servi 8,5 millions de repas. Cinq ans plus tard, en 1989, on en était à 26 millions. Pour leur dixième anniversaire, en 1994, ils servirent 50 millions de repas. En 1999, on atteignit les 60 millions, et depuis cette date les chiffres plafonnent, avec 61,5 millions l'an dernier.

Dix-neuf ans donc que le chômage, la misère, l'exclusion, fabriquent de plus en plus de démunis qui n'ont souvent d'autres ressources, l'hiver, que de manger aux Restos du Coeur... et qui n'ont même pas cette possibilité les trois autres saisons.

Bien sûr la misère existait avant l'apparition des Restos du Coeur, mais les chiffres sont éloquents: la pauvreté loin de diminuer ne cesse d'augmenter.

Et cela, dans un des pays les plus riches de la planète, où les 60 millions de repas servis, qui reviennent à un peu moins d'un euro pièce en moyenne, ne représentent qu'une part infime du budget militaire ou des dégrèvements fiscaux consentis par l'État au patronat.

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