Rennes, travail clandestin : Rafle chez les immigrés28/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1843.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rennes, travail clandestin : Rafle chez les immigrés

Mercredi 19 novembre à l'aube, police et gendarmerie pénétraient dans des immeubles de la Zup Sud à Rennes pour interpeller des artisans et des ouvriers qui travaillent dans le bâtiment. Ils ont aussi arrêté le patron d'une entreprise du bâtiment, notable local, maire d'une commune rurale, accusé d'organiser un réseau de travailleurs clandestins.

Tout le monde sait que, dans le bâtiment, derrière les enseignes des grosses sociétés telles que GTB, Bouygues et autres, il y a une cascade d'entreprises. Et quand GTB obtient un chantier, au bout de la chaîne des sous-traitances, il y a beaucoup de petits artisans et surtout des travailleurs immigrés en situation irrégulière qui acceptent des salaires et des conditions de travail qui n'ont rien à voir avec le Code du travail. Pour survivre, bien des travailleurs immigrés acceptent de travailler 6 jours sur 7, et même les jours fériés si besoin, avec des journées de 10 à 12 heures pour 1000 à 1100 euros par mois.

Avec cette rafle, des ouvriers sont menacés d'être reconduits à la frontière. Mais dans la mesure où ces réseaux sont organisés par de grosses entreprises, il n'y a pas de raison que cela s'arrête. Alors si un travailleur est renvoyé en Turquie, par exemple, il sera remplacé par un autre et ce travail hors la loi continuera, dont le grand patronat sera le bénéficiaire. Responsable mais pas coupable.

Les forces de l'ordre s'attaquent aux plus démunis et sévissent, ainsi que la justice, contre les victimes de ce système. Mais elles s'en prennent rarement aux patrons des entreprises sous-traitantes et jamais aux donneurs d'ordres qui favorisent et bénéficient de tels réseaux<|>!

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