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Leur société
"Plan emploi"du gouvernement : Le gouvernement s'emploie à aider les patrons
Dimanche 23 novembre, Raffarin, invité d' Europe 1, a de nouveau péroré sur la prétendue lutte que le gouvernement mène contre le chômage, présentant son "plan emploi". Un de plus! Ce plan contient cinq volets.
Quatre de ces mesures sont déjà connues: l'aide à la création d'entreprises, le droit individuel à la formation, la réforme de l'ANPE et l'aide à l'emploi des jeunes. Pour ne parler que de cette mesure lancée il y a un an, rappelons qu'elle consiste, sous prétexte d'enrayer le chômage de jeunes, à accorder de nouvelles subventions aux patrons. Si ceux-ci embauchent des jeunes de 16 à 22 ans, non qualifiés, sans baccalauréat, à temps plein ou à temps partiel, ils sont exonérés de la totalité de leurs charges pendant les deux premières années et de la moitié pendant la troisième année. Un beau cadeau!
La dernière "innovation" annoncée par Raffarin est de la même eau. Il s'agit du "chèque-emploi" et concerne les entreprises de moins de dix salariés. Ce serait, d'après le Premier ministre, "à la fois un contrat de travail, une déclaration d'embauche et une fiche de paye, c'est-à-dire une procédure toute simple" et c'est parce que le dispositif administratif serait simplifié qu'il devrait permettre, toujours selon Raffarin, d'embaucher 500000 salariés dès 2004. Des spécialistes de l'économie ont jugé "farfelu" ou "totalement invraisemblable" cet objectif, soulignant que les formalités ne sont pas le véritable obstacle à l'embauche.
Le gouvernement met en avant la simplification des procédures d'embauche, mais il se garde bien de dire quelles seront les conséquences en matière de droit du travail. Or, il y a de quoi être inquiet.
Avec le "chèque-emploi", le patron ne se voit plus contraint de fournir un contrat de travail au salarié qu'il embauche. Les différents contrats, CDD ou CDI, obligent à préciser la durée de l'emploi, la qualification, etc, du nouvel embauché. Avec cette nouvelle formule, ce sera le premier chèque remis au salarié qui établira son salaire net et servira en même temps de déclaration d'embauche aux différentes administrations. En outre, ce "chèque-emploi" lèvera l'obligation de "déclaration préalable à l'embauche", ce qui rendrait difficile tout contrôle.
L'entourage du Premier ministre a beau affirmer que le chèque-emploi "ne se substituera pas au contrat de travail à durée indéterminée" et ne remettra en cause aucun des droits des salariés, il peut conduire à "davantage de précarité avec des contrats de plus en plus courts" comme le soulignent les responsables syndicaux.
Sous prétexte de lutter contre le chômage, gouvernements de gauche comme de droite ont, depuis des années, pris des mesures qui à chaque fois détériorent les garanties des salariés. Des mesures favorables au patronat, telles les exonérations des charges sociales et les subventions multiples qui se sont accompagnées d'une déréglementation du droit du travail et font progresser la précarité et la flexibilité.
Alors, pour en finir avec l'immense gâchis social et humain que constitue le chômage, le monde du travail doit mettre en avant son propre plan emploi en imposant au patronat et à l'État l'interdiction des licenciements collectifs sous peine de réquisition des entreprises et l'embauche directe et massive dans les services publics!