Norbert Dentressangle Le Meux (Oise) : Grève pour défendre les emplois28/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1843.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Norbert Dentressangle Le Meux (Oise) : Grève pour défendre les emplois

Les 50 salariés de l'entreprise Norbert Dentressangle, une entreprise de logistique située au Meux, près de Compiègne, dans l'Oise, se sont mis en grève vendredi 21 novembre contre les licenciements.

Durant des semaines, la direction a laissé planer des menaces sur les emplois sans rien dire de précis. Elle parlait des "clients à venir", en essayant de faire que les salariés s'accrochent à cet espoir, et surtout continuent à travailler comme si de rien n'était.

Mais les salariés n'ont pas eu envie de se laisser faire. Les discussions entre eux ont commencé il y a plusieurs semaines sur le pourquoi de ces licenciements, sur ce qu'il était possible de faire.

Norbert Dentressangle, détenu à 70% par la famille Dentressangle, est une entreprise qui accumule les bénéfices. L'activité logistique, aux dires mêmes du patron, a enregistré une forte progression en 2002 et représente 33% de l'activité du groupe. Le chiffre d'affaires est passé de 972 millions d'euros en 2001 à 1053 millions d'euros en 2002. Le bénéfice du groupe augmente depuis 1999: 12,3 millions d'euros en 1999, 15,3 millions d'euros en 2000, 26 millions d'euros en 2001, et enfin 26,3 millions d'euros en 2002. Les profits ont plus que doublé en trois ans. En mai dernier, les actionnaires ont touché des dividendes en progression de 6,67%. Dernièrement, dans la presse, le patron de l'entreprise s'est même vanté de cette bonne santé, en précisant qu'il comptait créer 25 emplois par an sur un autre site, situé à deux kilomètres à peine de celui du Meux. Depuis plusieurs semaines, les salariés ont décidé collectivement de baisser les cadences, créant quelques crises de colère de la direction devant les stocks qui s'accumulaient dans tous les coins. La direction a tenté les pressions sur les salariés et l'arme de la division en faisant miroiter la possibilité de garder 12 salariés sur les 50. Mais si la direction s'engage pour l'emploi de 12 personnes, il reste tous les autres. À elle de trouver des solutions satisfaisantes pour tous. Car, comme l'a déclaré un gréviste, pourquoi "Norbert Dentressangle me licencie pour des raisons économiques alors que le groupe annonce des profits importants cette année?" Effectivement, le bénéfice que Norbert Dentressangle a fait durant une année, en 2002, pourrait permettre de payer les salaires de 1 100 ouvriers à 1 500 euros par mois, durant une année.

La grève a continué jusqu'au lundi 24 novembre, et les salariés sont prêts à remettre ça.

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