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Dans les entreprises
Le Figaro : Un quotidien qui sort du rang
Mardi 18 novembre, Yves de Chaisemartin, directeur du quotidien Le Figaro, a déclaré qu'il veut sortir son journal des accords conventionnels de la profession. Ce qui, en clair, lui permet de remettre en cause les conventions collectives, les salaires, les caisses de protection sociale, le mode d'embauche, le mode de production, de distribution et tutti quanti.
Il a été appuyé dans sa démarche par Xavier Ellie, président du SPP (syndicat patronal de la branche) et ponte du groupe Socpresse (Hersant-Dassault), propriétaire du Figaro. Les autres éditeurs, embusqués derrière cette tête de pont, attendent de voir la réaction des salariés de la presse avant de s'engager plus avant.
Les arguments avancés par ces prédateurs sociaux sont:
- les grèves dites "à répétition" (provoquées par leur propre politique dans les entreprises);
- les salaires jugés exorbitants (on attend encore qu'ils nous montrent les leurs);
- les effectifs qualifiés de "pléthoriques" (la profession a été écrémée, pour ne pas dire décimée, ces dix dernières années);
- et plus généralement "mettre fin à des situations abusives et exceptionnelles" (là, ils parlent de la présence du syndicat CGT du Livre).
Ce qu'ils nous reprochent, c'est de ne pas dire "amen" à tous les sales coups et d'être toujours présents, combatifs et mobilisés.
Le modèle concurrent qui motive leur argumentation, ce sont les quotidiens gratuits Métro et 20 minutes, qui sont fabriqués sans journalistes ou presque, n'appliquant les conventions collectives que partiellement et au personnel notoirement en sous-effectif.
Pour les travailleurs, l'exemple à suivre, c'est celui des salariés de PDP (la branche quotidiens parisiens des NMPP) qui, par leurs luttes, ont fait reculer leur direction et échouer le plan d'élimination qu'elle préparait. Nous sommes bien décidés à ne pas nous laisser faire, la lutte a payé et paiera encore.