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- Lutte ouvrière n°1843
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Leur société
Fabius, Strauss-Kahn,et compagnie : En route pour 2007
Des émissions télévisées "Star Academy" à "Vivement dimanche", d'une initiative à une autre, les deux dirigeants du PS, Fabius et Strauss-Kahn, sont entrés en campagne pour l'élection présidentielle qui aura lieu en 2007, dans quatre ans donc. Pas question pour l'un de laisser l'autre afficher ses ambitions sans répondre. Ils se marquent à la culotte. Quant aux autres prétendants du PS, tels Delanoë ou Hollande, un rien chagrins, ils indiquent qu'il n'y a pas urgence, ce qui est une manière de dire qu'on ne doit pas les oublier dans ce marathon électoral.
S'il fallait une preuve supplémentaire que les préoccupations du monde du travail n'intéressent guère ces messieurs, leur petit jeu de prétendants en est bien une.
À propos de l'emploi, une des pistes prioritaires de Strauss-Kahn est de "réguler les licenciements économiques". "Réguler", comme si Raffarin ou Fillon disaient autre chose. Pour inciter les entreprises à installer une activité, il prône des "primes de redéploiement". La formule est nouvelle, mais le contenu reste le même. Les subventions à fonds perdus, on connaît. Strauss-Kahn appelle cela du "réformisme radical", alliant le "socialisme de production", côté patronat sans doute, à un "socialisme d'émancipation", celui-là pour faire peut-être risette au monde du travail.
Quant à Fabius, il parle d'"une France en désarroi". Il invite à "poser les fondements d'une société où l'espoir sera plus fort que la peur". Le journal Les Echos dit des propositions concrètes de Fabius: "(Il) les garde sous le coude et se contente d'effleurer quelques thèmes généraux: le développement durable, la société éducative, l'égalité des sexes"!
Des mots, du vent, des lieux communs, Fabius ou Strauss-Kahn en sont prodigues. Mais rien sur ces questions que se posent les travailleurs: les retraites, la Sécurité sociale, la situation des chômeurs, et les licenciements. De ce côté-là, aucun engagement pour l'avenir. Pourquoi ces messieurs ne disent-ils pas dès maintenant que toutes les mesures iniques que la droite prend aujourd'hui seront pour eux nulles et non avenues si demain ils obtiennent la majorité?
Fabius, Strauss-Kahn et leurs semblables, sont capables d'anticiper 2007, pas sur le plan des intérêts de la population et du monde du travail, seulement sur le terrain de leur ambition personnelle.