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Leur société
Extension des commerces textiles en gros, à Paris XIe : Le maire joue avec le feu
Mercredi 19 novembre, à l'appel de Georges Sarre, le maire du XIe arrondissement, soutenu par les élus municipaux MDC, PS et PC, près de 500 personnes ont manifesté dans les rues du quartier Voltaire-Sedaine-Popincourt contre l'extension des boutiques de commerce de textile en gros tenues par des Chinois. En mai dernier, le maire avait déjà organisé une première manifestation sur ce thème: "Mono-activité, ça suffit!"
Depuis quelques années, ce quartier a vu le nombre de dépôts de vente de vêtements en gros se multiplier. Il y en a plus de 300, les uns à côté des autres le long de rues entières.
Déjà, avec le développement des grandes surfaces d'alimentation et des superettes, les petits commerces périclitent. Aussi leurs propriétaires vendent leurs fonds de commerce au plus offrant.
La véritable zone industrielle du textile en gros qui s'est ainsi créée entraîne bien sûr des nuisances pour les habitants du quartier: livraisons incessantes et circulation sauvage (une concierge a même été tuée, écrasée par les manoeuvres d'une camionnette), encombrement des trottoirs, disparition des commerces de proximité, crainte d'incendie à cause des grandes quantités de tissus entreposées.
Mais de nombreux habitants du quartier s'inquiètent et désapprouvent les initiatives du maire et de la majorité municipale car l'organisation de ces manifestations encourage tous ceux qui tiennent quotidiennement des propos racistes antichinois. Elles font aussi peur aux travailleurs chinois et à leurs familles et sont grosses de risques de dérapages.
Des mesures devraient certes être prises pour stopper les dégradations de la vie locale. Mais dans un système où la liberté industrielle et commerciale est une loi sacrée, même aux dépens des populations, cela paraît bien difficile. D'autant que les pouvoirs politiques locaux ainsi que les grands services publics n'agissent pas dans l'intérêt des habitants. Ainsi, dans ce quartier, La Poste vend un bâtiment de 45000m², rue Bréguet.
De son côté, la Mairie de Paris n'exerce pas, pour le moment, son droit de préemption sur les locaux mis en vente, pour y réaliser par exemple des installations répondant aux besoins de la population. Quant à La Poste, elle veut non seulement fermer le bureau, mais vendre tous les locaux à un promoteur immobilier qui y réalisera un hôtel pour entreprises, aggravant ainsi les problèmes du quartier.