Communauté urbaine de Strasbourg : Les employés en grève pour leur salaire28/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1843.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Communauté urbaine de Strasbourg : Les employés en grève pour leur salaire

Depuis le 12 novembre, les employés de la communauté urbaine de Strasbourg (la CUS, qui regroupe les communes de l'agglomération) protestent contre le projet de revalorisation du régime indemnitaire. Cela fait plusieurs années que les salaires augmentent très peu et voilà que Robert Grossmann (UMP), président de la CUS, annonce un changement dans le versement des primes qui pénaliserait totalement les bas salaires.

En fait de revalorisation, sur les 6500 employés, 2500 ne toucheraient aucune prime pendant que plusieurs milliers d'autres n'auraient que quelques dizaines d'euros pas mois. Les cadres, eux, recevraient des primes de l'ordre de 1100 euros mensuels, l'équivalent d'un salaire d'employé. Cette injustice a mis en colère les salariés qui touchent les plus bas salaires. Les syndicats, qui ont tous appelé à dénoncer ce projet, ont calculé que la somme consacrée à ces primes, répartie sur tous, représenterait 100 euros pour chacun.

De plus, ces primes seraient liées à l'absentéisme en 2004 et au mérite en 2005. Autant dire qu'un employé qui tomberait malade l'an prochain pourrait voir son salaire baisser.

Cela fait maintenant deux semaines que des journées de grève ont lieu dans les différents services. Les travailleurs des services de propreté, des espaces verts et des cantines des écoles, les plus pénalisés par le projet, sont les plus en pointe dans le mouvement. Depuis une semaine, des piquets de grève sont présents devant les ateliers de la CUS et les camions de ramassage des ordures ne circulent plus. L'attitude de Grossmann est particulièrement arrogante et méprisante, tantôt traitant les grévistes de terroristes parce qu'ils posent des cadenas sur des portails, tantôt affirmant de manière condescendante qu'il aime ses chers employés, "manipulés par les syndicats". Ce qui fait dire à certains travailleurs: "Heureusement qu'il nous aime, sinon qu'est-ce que ce serait?..."

Robert Grossmann et Fabienne Keller, maire de Strasbourg, s'étaient fait élire en promettant des baisses d'impôts. Au bout du compte, les impôts locaux augmentent déjà et de nouvelles hausses sont annoncées pour l'an prochain. Il n'y a que sur les salaires, présentés comme une charge insupportable, que le couple est resté ferme. Mais il est beaucoup moins ferme et économe quand il s'agit de payer pour le déficit de la SERS, la société d'économie mixte qui a organisé le financement de la construction de l'énorme bâtiment du Parlement européen. La CUS et la ville de Strasbourg devront payer au total plus de onze millions d'euros pour des garanties d'emprunts et pour une augmentation du capital de la SERS.

Devant cette hargne envers les salariés, les grévistes sont déterminés à tenir jusqu'à la satisfaction de leur revendication. Des préavis de grève ont été déposés pour toute la semaine à partir du lundi 24 novembre.

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