Emplois fictifs : Grosse prime aux vices19/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1842.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Emplois fictifs : Grosse prime aux vices

Le Conseil d'État a annulé des jugements qui avaient condamné Xavier Dugoin, l'ancien président RPR du Conseil général de l'Essonne, et son ex-femme, Marie-Aline Hugot, pour emplois fictifs.

Cette décision de la plus haute instance administrative française devant laquelle les Dugoin et Tibéri avaient fait appel est due, paraît-il, à des vices de procédure. Une de ces irrégularités juridiques réside dans le fait que le rapporteur de la Chambre régionale des comptes qui avait épluché la gestion de Xavier Dugoin au Conseil général, ce qui avait déclenché les enquêtes pénales, a été de ceux qui l'ont condamné. Pourtant, même si, du point de vue juridique, l'impartialité n'a pas été respectée, les emplois étaient bien fictifs et l'argent public a bien été volé.

Du fait de l'annulation des condamnations, l'ex-femme de Dugoin peut désormais récupérer les 110000 euros qu'elle avait pourtant illégalement perçus entre 1993 et 1995, et qu'elle avait dû rembourser. Elle n'a d'ailleurs pas manqué de le faire aussitôt. Et, pour les mêmes raisons, Xavière Tibéri peut elle aussi réclamer les 200000 francs qui lui avaient été payés pour son «rapport» sur la francophonie, bourré de fautes d'orthographe et entièrement recopié.

Ceux qui pensent que la justice vient surtout au secours des plus riches sont de bien mauvaises langues, paraît-il. Ce vice de forme vient tout de même à point au secours des nantis. Leurs «vices» sont finalement récompensés, et grassement. Les 110000 euros réclamés par Marie-Aline Hugot représentent le montant des dépenses de fonctionnement annuel d'un collège.

Mais cela n'empêche pas tout ce beau monde de faire la morale aux chômeurs, comme à tous les travailleurs, sur le manque de volonté qu'ils montreraient pour se mettre au travail.

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