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- Lutte ouvrière n°1842
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Dans le monde
Au Parlement européen : Dockers et gens de mer - menaces contre les conditions de travail
Mardi 18 novembre, Arlette Laguiller est intervenue, en séance plénière du Parlement européen, au sujet d'un rapport prônant «l'accès au marché pour les services portuaires». Elle s'y est faite l'interprète des préoccupations des salariés des ports et des gens de mer dont les conditions de travail ne pourraient qu'être aggravées, si cette directive était finalement votée.
«En rejetant le texte qui nous est proposé sur les services portuaires, j'exprime ma propre opinion, mais je me fais également l'interprète des protestations exprimées par un grand nombre d'organisations syndicales.
Ce projet, dit d'«auto-assistance», ouvre devant les armateurs la possibilité de réaliser n'importe quelle activité portuaire en utilisant leurs propres personnels et équipements. Il ouvre par là même la porte à tous les abus de margoulins du transport maritime. Car évidemment, la directive n'impose pas aux armateurs de payer à leur personnel les salaires en vigueur chez les dockers, ni même de respecter la législation du travail. Les armateurs peuvent faire travailler à bas prix des travailleurs embauchés sans garantie et leur imposer les conditions de travail qu'ils veulent. Les conséquences en seront des suppressions d'emplois stables sur les zones portuaires et l'accroissement du nombre de travailleurs précaires mal payés, surexploités et inexpérimentés, avec toutes les menaces que cela comporte pour l'environnement et la sécurité.
Nous refusons cette directive. Son application constituerait une menace pour tous ceux qui vivent de l'activité portuaire, aggraverait les risques d'accident et de pollution. Nous la refusons également parce qu'elle met en concurrence les uns avec les autres des travailleurs de différentes corporations, gens de mer contre dockers, pour aggraver les conditions des uns comme des autres au seul bénéfice des armateurs.
L'ouverture des services portuaires à la concurrence procède du même esprit rétrograde que l'ouverture à la concurrence des transports ferroviaires, du contrôle aérien, des postes ou des télécommunications. Nous y sommes opposées. Les activités portuaires, comme toutes les activités utiles directement ou indirectement à toute la population, doivent être des services publics et être préservées des nuisances de la concurrence et de la course au profit.»