République Dominicaine : Manifestations, grèves et répression13/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1841.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

République Dominicaine : Manifestations, grèves et répression

En République Dominicaine, au moins sept civils et un policier auraient été tués lors d'affrontements qui ont eu lieu le mardi 11 novembre entre des manifestants grévistes et les autorités. Au moins trois des manifestants l'ont été par des balles policières. Mais le régime refuse de confirmer le moindre chiffre sur le nombre de morts, le nombre de blessés et les arrestations.

Dans ce pays de huit millions d'habitants, connu comme une destination touristique pour les touristes européens et américains, la crise économique plonge toute la population dans une situation catastrophique. La monnaie locale aurait perdu 100% de sa valeur en un an et l'inflation atteint déjà 35% cette année. Mais ce sont les mesures d'austérité imposées par le gouvernement qui ont provoqué l'appel des syndicats à la grève générale pour le mardi 11 novembre. Les sujets de colère sont nombreux: la forte hausse des prix à la consommation, en particulier celle des combustibles qui ont augmenté de 150% en trois ans, le mauvais fonctionnement du réseau électrique avec des coupures de courant incessantes, le délabrement des hôpitaux... Les organisateurs de la grève, les syndicats, la plupart des partis d'opposition, et même une partie du PRD (Parti Révolutionnaire Dominicain) au pouvoir accusent le gouvernement d'avoir pris des mesures d'austérité sous la pression du FMI. Ils réclament la suppression du paiement de la dette extérieure et la suspension des accords avec le FMI.

Lundi 10 novembre, le gouvernement aurait emprisonné plusieurs dirigeants des organisations qui appelaient à la grève. Le lendemain, la grève n'en a pas moins été très suivie, le pays paralysé et les manifestations très déterminées. Des locaux du parti gouvernemental, le PRD, ont été incendiés. La presse rapporte que, le lendemain, l'armée a déployé un énorme dispositif de blindés, mais que le pays reste en grande partie paralysé, les rideaux des commerces souvent baissés dans la capitale et dans les villes proches, les transports en commun ne fonctionnant pas.

Le président Hipolito Mejia qui pense surtout à sa prochaine réélection a trouvé la source des maux dont souffre la République Dominicaine: "Je sais qu'il y a de bonnes raisons de manifester, nous sommes confrontés à des problèmes qui échappent à notre contrôle, qui proviennent de facteurs externes".

La crise mondiale étrangle la République Dominicaine comme bien d'autres pays et, comme partout, ce sont les classes populaires qui en payent le prix, tandis que les profits de multinationales et des banques, et souvent ceux des bourgeois locaux, ne sont pas touchés. Des richesses auxquelles il faudra bien s'en prendre pour les mettre sous le contrôle de tous ceux qui ont, tout simplement, besoin de vivre.

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