États-Unis : Bush s'attaque aux lois sur l'avortement13/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1841.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Bush s'attaque aux lois sur l'avortement

Bush vient de signer une loi interdisant une méthode d'avortement tardif. Le président des États-Unis a juré qu'il défendrait cette loi contre tous les recours devant des tribunaux.

On saura bientôt s'il est parjure puisqu'un juge fédéral du Nebraska vient d'émettre une injonction empêchant l'entrée en vigueur du texte. Ce juge estime inconstitutionnelle l'absence d'exceptions dans la loi, notamment si la santé de la mère exige une telle procédure.

Bush entend évidemment, avec cette croisade anti-avortement, plaire au camp le plus réactionnaire de l'électorat américain, celui lié aux organisations chrétiennes intégristes qui font croisade contre l'avortement outre-atlantique en allant parfois jusqu'à l'assassinat de médecins pratiquant des interruptions volontaires de grossesse.

La loi de Bush est évidemment présentée comme une "défense de l'enfant innocent" face à une "forme horrible de violence". On aimerait la même prévenance vis-à-vis des enfants et aussi des parents des pays que les États-Unis ont bombardés pendant la présidence Bush.

Si cette loi finit par passer les barrages que les organisations qui militent pour le droit à l'avortement vont tenter de mettre en place à la suite du juge du Nebraska, elle constituera la première brèche dans l'arrêt historique de la Cour suprême (appelé "Roe contre Wade") qui, depuis 1973, autorise l'avortement.

Le texte signé par Bush prévoit d'ores et déjà la condamnation à des peines pouvant aller jusqu'à deux ans de prison pour tout médecin qui se livrerait à un acte d'avortement selon la méthode en question, dite par "naissance partielle". Cette nouvelle loi fait suite à une loi adoptée le mois dernier par le Congrès interdisant une procédure d'avortement effectuée au cinquième ou sixième mois de grossesse et n'autorisant déjà aucune exception pour des femmes dont la santé serait en danger.

Pour mettre les points sur les i, le porte-parole de la Maison-Blanche a expliqué que Bush donnerait tous les coups de canif possibles dans la législation concernant l'avortement, sans toutefois la supprimer complètement car la Maison-Blanche sait que Bush risquerait de perdre les voix des électeurs modérés qui en sont partisans. La "défense de l'enfant innocent" s'arrête où commencent les calculs des politiciens.

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