Transports en commun : Le bout du tunnel n’est pas pour demain!05/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1840.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Transports en commun : Le bout du tunnel n’est pas pour demain!

En région parisienne les lignes du RER sont saturées aux heures de pointe et particulièrement la ligne B qui traverse Paris du sud au nord-est et l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle (CDG).

850000 banlieusards l'empruntent chaque jour, dont 280000 pour la partie nord-est à partir de la gare du Nord.

Le matériel est vétuste, l'association «Vivre sans CDG- Express» a récemment dénoncé «l'absence totale d'investissement depuis 20 ans par la SNCF» qui gère le tronçon nord-est de ce RER B. Cela se traduit par de fréquents incidents matériels, tels casses de rails ou de caténaires. Le trafic ferroviaire, en plus de celui du RER, est très important sur ce réseau sous-équipé et manquant de voies. De plus, les trains de la ligne RER D empruntent une partie du réseau entre la station Châtelet et la gare du Nord. Tout cela conjugué a comme conséquence des retards en cascade au moindre dysfonctionnement.

L'indignation des habitants des communes desservies vient de se manifester à l'occasion de consultations publiques sur un projet.

Les entreprises publiques SNCF, Aéroports de Paris et RFF, l'organisme qui est responsable de la gestion des lignes, ont l'intention d'engager un milliard d'euros dans la construction du CDG-Express (Charles-de-Gaulle-Express), nouvelle ligne destinée à transporter directement de la gare de l'Est à Roissy la clientèle de l'aéroport, avec le percement d'un tunnel de 10,8 km..

Au Conseil régional, les élus de Lutte Ouvrière ont appris que les entreprises publiques pourraient participer à hauteur de 40% aux investissements et qu'elles seraient associées dans ce projet à des fonds privés qu'il est d'ores et déjà prévu de rémunérer à des taux supérieurs au marché durant 25 ans. Le Crédit Lyonnais et la Royal Bank of Scotland sont sur les rangs. Cerise sur le gâteau: RFF (réseau ferré de France) est prêt à abandonner ses droits sur les nouvelles installations

L'autorité organisatrice des transports en Ile-de-France, le STIF (Syndicat des transport de l'Ile-de-France), est quant à elle parfaitement au courant du sous-équipement de la ligne RER B. Elle a d'ailleurs distribué à l'ensemble des élus une plaquette éloquente sur la question et se dit consciente du sentiment de discrimination ressenti par les populations des communes concernées à qui on réserverait les lignes en mauvais état et surchargées alors qu'on va doter les hommes d'affaires et les touristes d'un réseau flambant neuf. Le STIF promet donc, aujourd'hui, un programme de travaux d'amélioration du RER B. Mais ces travaux devraient prendre 5 à 10 ans.

Améliorer le transport des voyageurs se rendant à l'aéroport pourquoi pas! Mais n'est-il pas prioritaire de mettre un terme aux conditions infernales que vivent au quotidien les centaines de milliers d'usagers empruntant le RER?

Il semble bien que le choix des décideurs, quand il s'agit des usagers «d'en bas», ne soit pas l'express mais la petite vitesse!

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