Lu-Danone : Interdire les licenciements05/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1840.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lu-Danone : Interdire les licenciements

Le 4 novembre, la CFTC a assigné Lu France en justice. Elle demande l'annulation du plan social de 2001 qui a conduit au licenciement «économique» de 816 travailleurs des sites de production des biscuits, s'appuyant sur le fait qu'il n'y avait pas de motif économique à ces licenciements puisque le groupe Lu-Danone se portait alors très bien.

Effectivement, on se souvient. En 2001, le groupe Danone annonçait un résultat financier de 780 millions d'euros (plus de 5 milliards de francs), en progression de 8,3% par rapport à l'année précédente. Et s'il mettait à la rue plus de 800 travailleurs, c'est parce que les biscuits Lu étaient moins juteux que les yaourts Danone et que les actionnaires réclamaient encore plus de profits.

En 2002, le Comité central d'entreprise de Lu-Danone avait déjà déposé une telle plainte et avait été débouté, les tribunaux confirmant ainsi que la richissime entreprise avait le droit de disposer à sa guise de ses usines et de «ses» ouvriers.

On pourrait espérer que, cette fois-ci, les tribunaux s'émeuvent du sort fait aux travailleurs licenciés et de l'injustice qui leur a été faite. Mais il n'y a guère à se faire d'illusions. Et, quand bien même le tribunal prendrait une telle décision, les usines de Ris-Orangis et de Calais, qui représentent à elles seules près de 700 licenciés, ont arrêté toute production et, à Calais, les locaux hébergent une plate-forme de traitement d'appels téléphoniques.

Il n'y a rien à attendre de la loi. Elle reconnaît à Danone, comme à tous les patrons, le droit de jeter à la rue leurs salariés, même lorsqu'ils croulent sous les bénéfices. Elle n'impose rien aux riches, parce qu'elle est à leur service. Il faut que les travailleurs imposent leur droit à la vie, contre la logique de profit des capitalistes. Il faut qu'ils imposent leur contrôle sur les finances du patronat et l'interdiction des licenciements dans toutes les entreprises qui font des bénéfices.

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