GIAT Industries – Saint-Chamond (Loire) : La mobilisation continue05/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1840.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

GIAT Industries – Saint-Chamond (Loire) : La mobilisation continue

Lundi 3 novembre, les salariés de GIAT Industries de Saint-Chamond et Saint-Etienne manifestaient au Conseil municipal de cette dernière ville.

Le plan de suppressions d'emplois de la direction soutenu par le gouvernement (3950 emplois supprimés sur un effectif de 6250) a été suspendu jusqu'au 9 décembre par une décision de justice, mais les travailleurs voient bien que rien ne sera vraiment réglé si leur mobilisation ne vient pas bousculer la direction.

Les salariés de Saint-Chamond, site qui devrait fermer d'ici fin 2005 d'après la direction, ont été ragaillardis par cette décision du tribunal de grande instance de Versailles, qui jugeait en référé. Il a entendu les arguments des organisations syndicales et de leurs avocats, qui dénonçaient la volonté de la direction de privilégier «les départs volontaires plutôt que les reclassements» et qui s'élevaient contre «une sélection arbitraire et opaque des volontaires» au départ.

Mais il n'était pas question d'attendre sans bouger la décision de ce tribunal sur le fond, qui interviendra après le 9 décembre. Dans les jours qui suivirent, les travailleurs de Saint-Chamond mettaient à l'abri un certain nombre de pièces essentielles prélevées sur des produits finis, afin d'empêcher les expéditions des matériels fabriqués à Saint-Chamond. Cette mesure, à la fois de précaution et de rétorsion contre une direction sourde aux revendications, fut d'ailleurs appliquée aussi sur d'autres sites.

Une manifestation devant le Conseil régional Rhône-Alpes, le vendredi 24 octobre, regroupait des centaines de travailleurs des sites de Saint-Chamond, Saint-Etienne et Roanne.

Le mercredi 29, c'était par une montée à leur direction locale que les salariés de Saint-Chamond rappelaient leur volonté de voir la direction générale rouvrir des négociations globales.

Pour le moment, cette direction générale a lâché du lest pour les travailleurs qui pourraient partir en préretraite «CASA». Le nombre de salariés concernés par cette mesure de préretraite passerait de 253 à 287 sur l'ensemble du groupe. Et le montant du revenu de remplacement serait quasiment celui du salaire du travailleur concerné, au moment de son départ.

Bien évidemment, ce petit recul est bien loin de répondre aux besoins et aux aspirations des travailleurs de conserver leur emploi, qui pourraient certainement être satisfaits si les priorités du gouvernement n'étaient pas celles du Medef.

Deux exemples le montrent. À une petite échelle, un manque important de dessinateurs se fait sentir à VAI Clecim, usine qui partage avec GIAT Industries les locaux du site anciennement Creusot-Loire. Et, à une plus grande échelle, la presse a rappelé quel bénéfice toute la société tirerait du transfert au rail du trafic routier vers l'Italie: une priorité au ferroutage pourrait permettre d'employer utilement le savoir-faire des travailleurs du GIAT pour fabriquer le matériel nécessité par ce ferroutage.

Lundi 3 novembre, c'est donc le Conseil municipal de Saint-Etienne, à droite majoritairement, qui recevait la visite des travailleurs de Saint-Chamond. Le maire laissa s'exprimer les responsables syndicaux qui demandèrent, aux trois députés présents, de ne pas voter le budget de la Défense nationale si la ministre n'acceptait pas une table ronde entre la direction, les élus et les syndicats. Le Conseil se contenta de voter un énième voeu en faveur de la défense des emplois au GIAT.

Pour les salariés de GIAT Industries, la mobilisation reste donc à l'ordre du jour.

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