Ferry : Pas avare de propos démagogiques05/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1840.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Ferry : Pas avare de propos démagogiques

Interrogé à l'issue de son audition par la commission des Finances sur le budget de l'Éducation 2004, Luc Ferry, le ministre de l'Éducation nationale, a déclaré qu'il y avait des professeurs en «surnombre». Il faudrait donc réduire cette dépense «inutile» en faisant passer le nombre de ces enseignants «excédentaires» de 2500 à 1500 en deux ans, et le ministre propose que ces professeurs enseignent une deuxième matière. Les professeurs d'allemand, insuffisamment occupés selon lui, pourraient ainsi enseigner également le français. Les instituteurs enseignent bien plusieurs matières, argumente-t-il. Pourquoi des enseignants en collège ne pourraient-ils pas eux aussi enseigner deux matières?

Il oublie volontairement de préciser que, si ces enseignants n'accomplissent pas la totalité de leur service, c'est qu'ils n'ont pas suffisamment d'élèves dans leur matière, du fait de la politique de son gouvernement. En effet certaines heures d'allemand ou de latin sont supprimées, faute d'un nombre d'élèves suffisant. Pourquoi ne pas maintenir une section, même avec un nombre d'élèves très faible? Cela ne pourrait-il pas au contraire leur permettre de progresser?

En fait, de fil en aiguille, on recrute de moins en moins d'enseignants en latin, en grec ou en allemand par exemple, ce qui aboutit à ce que, dans un nombre toujours plus important de collèges et de lycées, ces matières ne soient plus enseignées.

Luc Ferry ne cherche pas l'intérêt des élèves, il ne fait qu'entonner un refrain bien connu sur le thème du «mammouth à dégraisser», cher à l'ancien ministre socialiste de l'Éducation Allègre, pour justifier ses restrictions budgétaires.

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