Dunkerque : Manifestation des victimes de l’amiante05/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1840.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dunkerque : Manifestation des victimes de l’amiante

«Au nom du profit, vous avez sacrifié des vies humaines»: c'était un des mots d'ordre de la manifestation appelée par une association de défense des victimes de l'amiante, «l'Ardeva», à Dunkerque le 29 octobre, qui a réuni 400 travailleurs du Nord et de Picardie.

Son but était de presser la justice d'agir contre les patrons empoisonneurs qui ont fait travailler durant des dizaines d'années des ouvriers dans la sidérurgie, les chantiers navals, la chimie, le bâtiment, au contact de l'amiante parce que ce matériau était un isolant bon marché.

Ainsi en 1997 quatre plaintes ont été déposées par des travailleurs et leur famille contre X, pour établir et faire condamner les responsables de leurs souffrances. En 1999, cinq mises en examen étaient prononcées contre des dirigeants de Sollac, des Chantiers de France, de Weiszacker et Carrère. Sept ans après le début des procédures, deux des quatre plaignants sont morts du cancer de l'amiante, le mésothéliome, mais la justice n'a pas encore décidé s'il y aurait même un procès contre les patrons empoisonneurs. A l'issue de la manifestation, le procureur de la République a dit qu'une décision de comparution en correctionnelle ou de non-lieu devrait être rendue en novembre. Vraiment, la justice n'est pas pressée!

Quant au représentant du Medef, qu'une délégation est allée rencontrer durant la manifestation, il a affirmé que «rien n'établissait fortement que c'était dangereux». Mais dès 1906, un médecin dénonçait cinquante décès d'ouvriers d'une usine de Normandie dus à l'amiante. Aujourd'hui une entreprise comme Sollac-Dunkerque refuse même d'attester l'exposition des salariés à l'amiante, comme la loi lui en fait obligation. Ce sont les victimes qui doivent s'en charger pour se faire (un peu) indemniser.

Alors, face à ces empoisonneurs et à leurs complices, la seule voie pour les victimes, c'est de continuer à exercer leur pression.

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