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Dans les entreprises
Citroën Rennes : La direction manque son coup
Depuis le début de l'année, la direction de Citroën Rennes nous a imposé de nombreux jours de chômage partiel. Certains d'entre nous sont déjà à plus d'un mois entier «non-travaillé» comme disent hypocritement les patrons. Il faut savoir que ces jours ne sont payés qu'à 60 ou 65%. Et quand, par exemple, il y en a huit dans le même mois, comme c'est le cas en octobre, on comprend tout de suite que cela fait de sérieux trous dans les paies.
Il y a quelques semaines, la direction a mis en place un système prévoyant de nous verser automatiquement une avance sur salaire dès que l'on a dépassé dix jours de chômage partiel. Elle se soucierait ainsi de «remédier à la perte de salaire due au chômage», dont elle est responsable.
Bien entendu, il ne s'agit pas d'un cadeau, loin de là. En effet, si on l'accepte, il faudra rembourser cette avance sur des primes pour des heures supplémentaires du samedi (pour les équipes en 2X8) ou du dimanche pour l'équipe de nuit. Autrement dit, le patron nous prête de l'argent aujourd'hui en s'assurant que nous soyons obligés de le lui rendre en travaillant pratiquement gratuitement quand cela l'arrangera. Comme l'usine va bientôt produire un nouveau modèle, cela va très certainement se traduire par des heures supplémentaires en début d'année prochaine.
Malgré les pertes de salaire, la très grande majorité d'entre nous ont refusé ce cadeau empoisonné en signant le document de «renonciation à l'avance». Et, parmi ceux qui ont accepté cet argent, parce qu'ils en avaient absolument besoin, beaucoup l'ont fait à contre coeur.
La direction devait se sentir assez sûre d'elle pour croire que sa combine réussirait. Eh bien, elle s'est lourdement trompée!