Cité scolaire Jacques-Brel (Vénissieux, 69) : La lutte paie05/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1840.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Cité scolaire Jacques-Brel (Vénissieux, 69) : La lutte paie

La cité scolaire Jacques-Brel, située dans le quartier des Minguettes à Vénissieux, rassemble un lycée général et un lycée professionnel et compte environ 800 élèves. Le jour de la prérentrée, les enseignants ont appris avec stupéfaction que la cantine devait fermer ses portes au retour des vacances de la Toussaint.

On leur expliqua alors que, suite à une inspection des services vétérinaires en février dernier, les locaux avaient été jugés non conformes. Le Conseil régional, qui est propriétaire des murs et responsable de leur entretien, avait pourtant, dans un premier temps, débloqué une somme de 90000 euros pour effectuer les travaux de mise en conformité. Mais au cours de l'été, au vu d'un audit réalisé par un cabinet privé, il avait jugé qu'il était inutile de dépenser cette somme, la cité scolaire devant être restructurée dans les années qui viennent.

En fait, le rapport des services vétérinaires n'était qu'un prétexte et le vrai problème était que cette cantine, prévue à l'origine pour 800 demi-pensionnaires, et qui ne servait plus que 150 repas, coûtait trop cher d'après eux. La seule solution proposée était que les élèves aillent prendre leur repas, pendant toute l'année scolaire, dans un autre lycée de Vénissieux. Les emplois du temps avaient même été aménagés pour le permettre.

Immédiatement, une assemblée générale du personnel s'est réunie et s'est prononcée sur une revendication simple: «Aucune fermeture, même provisoire, de la cantine, maintien des personnels ATOSS sur place». De nombreuses assemblées générales (deux par semaine), réunissant l'ensemble des catégories de personnel, décidèrent de la mobilisation à chaque étape. Une pétition réclamant le maintien de la cantine circula massivement, recueillant plusieurs centaines de signatures.

Les entrevues obtenues auprès du Conseil régional et du rectorat n'ayant rien donné, l'assemblée générale appela à la grève le 13 octobre, jour où la présidente UDF de la Région, Anne-Marie Comparini, devait se rendre à une inauguration dans un autre lycée de Vénissieux.

La grève fut suivie à plus de 50% et c'est à une cinquantaine (avec quelques élèves), très déterminés, que les grévistes ont interpellé Mme Comparini pour lui signifier leur refus de la décision du Conseil régional. Pendant une demi-heure, elle dut s'entendre dire quelques vérités qu'elle n'avait manifestement pas l'habitude d'entendre.

Forts du succès de cette manifestation, les enseignants ont maintenu la pression en interpellant les services vétérinaires pour qu'ils reviennent faire une inspection. Ce fut fait le surlendemain et, la veille des vacances, un conseil d'administration extraordinaire faisait savoir que la cantine serait finalement maintenue, les travaux prévus devant être réalisés entre décembre et février. Par ailleurs, les représentants de la Région ont dû reconnaître que la rénovation du lycée (où la plupart des murs sont fissurés) devenait une priorité.

Cette dernière nouvelle a montré à l'ensemble des personnels qu'il était possible d'obtenir des résultats par la lutte collective. Cela a bien regonflé le moral de tous, même s'il faut rester vigilants.

Partager