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Dans les entreprises
Arcelor : Emplois en baisse, bénéfices en hausse
Le trust sidérurgique Arcelor a annoncé ces derniers jours la suppression de 1 600 emplois chez Sollac Atlantique et Sollac Lorraine d'ici 2006, mais aussi son entrée le 21 novembre dans le groupe des 40 premières valeurs de la Bourse (CAC40). Contradiction? Plutôt complémentarité, l'annonce d'emplois supprimés, et donc de profits supplémentaires, ne pouvant qu'allécher les boursicoteurs.
Après les 5000 suppressions d'emplois déjà programmées sur les sites de Liège, d'Isbergues, d'Eisenhüttenstadt, de Florange et de Laudun, ces nouvelles suppressions d'emplois dans les usines de Sollac Atlantique (Dunkerque, Mardyck, Desvres, Montataire) et de Sollac Lorraine seront effectuées, prétend la direction d'Arcelor, «en évitant au maximum tout licenciement».
Mais ce seront autant de postes qui disparaîtront, autant de chômeurs qui ne trouveront pas de travail, autant de travailleurs sous-traitants et d'intérimaires qui perdront leur emploi dans des régions lourdement frappées par le chômage. Et l'exemple de l'usine de Sollac Biache (62), fermée en juin dernier, est là pour montrer ce que valent les promesses des patrons. Selon les chiffres de la société Sodie chargée des «reclassements «, sur 422 travailleurs, «116 sont partis en mesure d'âge, 186 ont été reclassés, 48 ont retrouvé un CDI dans d'autres entreprises et 84 sont encore suivis, dont 25 sans trop d'espoir». Et ceux qui ont été reclassés l'ont été loin de chez eux, à Mardyck, Dunkerque, Montataire, Florange, dans les usines où des emplois vont être supprimés. Où se retrouveront-ils demain? Finalement, un travailleur sur cinq n'a toujours pas retrouvé d'emploi, de l'aveu même des patrons.
Enfin, Sollac s'était engagé à implanter sur son site de Biache autant d'emplois qu'il en supprimait. Actuellement, une dizaine de personnes sur les 120 annoncées dans l'entreprise UM Corporation ont été embauchées. Pour le reste, les entreprises annoncées se font attendre...
Tout cela alors qu'Arcelor a claironné que ses bénéfices du premier semestre 2003 avaient plus que triplé par rapport à ceux de l'an passé, passant de 103 à 358 millions d'euros, grâce «aux excellentes performances du programme de synergies», c'est-à-dire aux suppressions d'emplois. Interdire tout licenciement, toute suppression d'emploi dans ces entreprises qui font de tels bénéfices, ce ne serait que simple justice.