Chirac et Borloo à Valenciennes : Cinéma électoral24/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1838.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chirac et Borloo à Valenciennes : Cinéma électoral

Chirac a effectué une visite à la "France d'en bas", mardi 21 octobre. Il est allé à Valenciennes.

Il s'est rendu au pas de charge dans le quartier sensible de Beuvrages, dans la banlieue de la ville, puis dans la cité valenciennoise de la Briquette, en cours de réhabilitation. On l'a vu parcourir les rues des cités, serrer quelques mains. Comme le faisait remarquer à la télévision un des habitants, interviewé avant l'arrivée du chef de l'État, il y aurait bien des choses à réparer dans les immeubles, mais ceux-ci n'ont eu droit qu'à un nettoyage de façade, et la cité à des petits cailloux blancs par terre... pour que, le temps d'une visite, ça fasse plus beau.

Et voilà! Le chef d'État a fait "un retour sur le terrain" selon l'expression du journaliste du journal télévisé. Il s'est transporté dans le Valenciennois parce que cette région est un symbole de la "fracture sociale" dont il avait tellement parlé lorsqu'il était candidat à l'élection présidentielle de 1995. Et il a apporté son soutien à Borloo, ministre délégué à la Ville et maire de Valenciennes de 1989 à 2002, ainsi qu'à Gilles de Robien, pour son action en faveur de l'habitat, et à Sarkozy.

Tout dans cette visite avait un air de campagne électorale en marche. S'exprimant depuis la mairie, Chirac y est allé de son couplet sur "la France en marge, une France exclue" dans laquelle vivent six millions de personnes. Et la machine du baratin électoral s'est mise en route: "Il n'est pas acceptable que le progrès économique ne profite pas à tous", a-t-il déclaré. Ou encore: "Habitat dégradé, insécurité, chômage, discriminations, montée du communautarisme et des inégalités sociales: ces réalités douloureuses doivent être prises à bras-le-corps". Comme si ce n'était pas lui et son gouvernement qui étaient responsables de la politique actuelle qui aggrave les inégalités sociales! Une politique qui consiste à baisser les allocations pour les chômeurs en fin de droits et à faire les poches des pauvres pour donner aux riches! L'habitat dégradé? Comme si ce n'était pas lui et son gouvernement qui étaient les promoteurs d'un budget qui prévoit, entre autres, de réduire encore la construction des logements sociaux, les faisant descendre à 40000 environ, alors qu'il faudrait prévoir de construire entre 90000 et 120000 HLM par an!

L'homme veut croire que l'on peut, a encore dit Chirac, "en quelques années, inverser le cours des choses" et "rebâtir des quartiers à visage humain, y ramener la sécurité, l'emploi et les commerces." Cela "ne dépend que de nous."

Toute la question est de savoir qui désigne le "nous". Si c'est Chirac et sa clique au service de la bourgeoisie, que ne le font-ils pas? Alors, s'il y a un moyen d'inverser le cours des choses, cela ne peut dépendre que des travailleurs et de leur détermination à se débarrasser de ces bonimenteurs et des profiteurs de tout poil!

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