Puy-de-Dôme : Charasse contre les syndicats16/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1837.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Puy-de-Dôme : Charasse contre les syndicats

Michel Charasse, maire de Puy-Guillaume, près de Thiers dans le Puy-de-Dôme, sénateur socialiste et ex-ministre du Budget sous Mitterrand, porte plainte contre le secrétaire départemental de la FSU ainsi que contre plusieurs syndicats. Cela parce que, le 18 juin dernier, une manifestation avait eu lieu dans sa commune pour lui demander des comptes sur sa position à l'égard des réformes gouvernementales concoctées par le gouvernement Raffarin, réformes qu'il a approuvées et votées.

Charasse avait même poussé jusqu'à la provocation au sujet du personnel non-enseignant, les Atos, qu'il utilise d'ailleurs en tant que maire: "C'est irresponsable de s'opposer à la réforme gouvernementale... Ceux (les Atos) qui ne sont pas contents peuvent partir", avait-il dit.

Venus de Clermont-Ferrand, à l'appel de l'intersyndicale du Puy-de-Dôme, une centaine de manifestants s'étaient donc retrouvés à Puy-Guillaume. Mais cette petite ville était littéralement occupée par les forces de l'ordre: policiers, gendarmes, CRS, gardes-mobiles interdisaient l'accès à la mairie et impossible d'approcher de la maison de Charasse, lequel était absent ce jour-là. Les manifestants en furent réduits à diffuser des tracts à un carrefour.

Mais Charasse n'aime pas être critiqué. Voilà pourquoi il s'en prend aux syndicats CGT, FO, FSU, UNSA, Union régionale (contestataire) CFDT et, nommément, à Michel Bouchet, responsable de la FSU.

Par la voix de son avocat, par ailleurs premier adjoint au maire socialiste de Clermont-Ferrand, Charasse prétend que "les manifestants étaient excités (...) et que leurs pratiques rappellent les pires dictatures", n'hésitant pas à comparer ce qui s'est passé dans sa ville avec "le fascisme qui consiste toujours à s'en prendre aux élus".

Ce qui ne manque pas de faire sourire avec de telles outrances verbales, c'est que Charasse reconnaît que "les forces de l'ordre ont arrêté les manifestants in extremis... à plusieurs centaines de mètres de ma maison"!

Un comité de soutien à Michel Bouchet s'est formé. Une pétition circule dans les entreprises. Tout le monde a remarqué que, lorsqu'il s'agit de licenciements et de fermetures d'entreprises dans sa région, là, le sénateur Charasse reste silencieux.

Dans la région de Thiers, Ambert, Puy-Guillaume, plus de 1000 emplois ont été supprimés depuis le début de cette année. Plus de 3000 chômeurs sont officiellement inscrits à l'ANPE. Que fait Charasse? Il se borne à "constater et à déplorer" et il se satisfait d'une réunion des "acteurs économiques" chez le sous-préfet, mais où les syndicats ne sont même pas admis.

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