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- Lutte ouvrière n°1837
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Peugeot Poissy (Yvelines) : 750 intérimaires sur le carreau
À Peugeot Poissy, depuis le lundi 13 octobre, l'équipe de nuit a été supprimée au Montage, pour quelques mois paraît-il, la direction laissant entendre qu'elle pourrait la remettre en service au printemps 2004. Résultat de cette décision: les travailleurs de nuit en CDI sont mutés en équipe de jour et 750 intérimaires, sur le millier que comptait encore l'usine, sont licenciés.
La direction prend prétexte de la baisse des ventes en Europe. Mais seuls les travailleurs en subissent les conséquences. Car cela n'a pas empêché Folz, le PDG du groupe, d'annoncer à la rentrée de septembre, devant un parterre d'actionnaires réuni par le Journal des Finances, que l'année 2003 serait aussi bénéficiaire, voire même meilleure, que 2002. Et la baisse annoncée des ventes ne signifie pas non plus la baisse de la charge de travail, toujours plus lourde pour chaque ouvrier et aggravée chaque jour par la baisse constante des effectifs. Car tel est l'objectif prioritaire de la direction.
Ainsi, dans le même temps où elle a annoncé la suppression de l'équipe de nuit avec 750 licenciements, elle a annoncé des jours de travail supplémentaires obligatoires. Il y en a eu en mai, juin et juillet, ainsi que des séances de travail "au volontariat" en septembre. Et elle a encore remis ça le samedi 4 octobre, dix jours avant les licenciements, après une panne qui a bloqué toute l'usine pendant une journée, le vendredi 26 septembre. Elle a au passage essayé de faire porter la responsabilité de cette panne aux militants CGT, suite à un débrayage en équipe de nuit contre les licenciements.
Vendredi 10 octobre, environ 300 militants CGT de toutes les usines du groupe (Aulnay, Rennes, Sochaux, Mulhouse, Caen) ainsi que de l'usine Renault de Flins, proche de Poissy, et quelques dizaines d'intérimaires, essentiellement de la région parisienne, sont venus manifester devant l'usine avec leurs camarades de Poissy pour dénoncer la politique de licenciements et les restructurations chez Peugeot-Citroën. C'est bien à l'échelle de l'ensemble du groupe que la riposte s'impose. Et c'est dans toute l'automobile qu'il faut imposer la fin de ce recours systématique à la précarité.