Pénurie de logements : Les travailleurs sociaux parisiens protestent16/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1837.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pénurie de logements : Les travailleurs sociaux parisiens protestent

Après ceux de Seine-Saint-Denis, les travailleurs sociaux de Paris se sont organisés en "Collectif parisien des travailleurs sociaux pour le droit au logement". Mercredi 15 octobre, ils se sont rassemblés à plusieurs centaines sur le parvis de l'hôtel de ville. Les manifestants, s'adressant au maire Bertrand Delanoë, scandaient: "Bertrand, des logements maintenant!" ou "Travailleurs sociaux en colère".

En ce qui concerne Paris, le collectif recense plus de cent mille demandeurs de logements, dont 68000 disposent de ressources correspondant aux logements les plus sociaux (dits PLATS). Or, chaque année, 800 logements de cette catégorie sont attribués. A ce rythme-là, il faudrait 85 ans pour satisfaire la demande actuelle.

Or, le nombre de ménages expulsés a doublé entre 1999 et 2002. Il est passé de 854 à 1501. Le parc locatif social est saturé sur Paris et les familles ont de plus en plus de difficultés à conserver leur logement. Et quand on est sur les listes d'attente dans le secteur social, il faut compter en moyenne six ans pour un studio, neuf ans pour un F2 ou un F3 et dix ans pour un F4!

Dans le même temps, dans le secteur privé, le montant des loyers est le plus élevé du pays. En région parisienne, les loyers du secteur privé sont quatre ou cinq fois plus importants que dans le secteur social. Et ils sont en augmentation constante.

Le droit au logement, pourtant inscrit dans la loi, est donc bafoué. Les travailleurs sociaux mobilisés refusent de servir de caution à ce déni de droit. Ils dénoncent la responsabilité des pouvoirs publics qui, depuis des années, ne font plus du logement une priorité, ce qui est à la fois source de la pénurie de logements sociaux et de la hausse des loyers dans le secteur privé.

Ils demandent donc l'application immédiate de la loi de réquisition, l'attribution de logements sociaux inoccupés, le maintien et l'application de l'article de loi obligeant les communes urbaines à réaliser au moins 20% de logements sociaux. Pour faire aboutir ces revendications, les travailleurs sociaux vont maintenant essayer de coordonner leur action à l'échelle de l'ensemble de la région parisienne en regroupant les différents collectifs.

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