Orléans : La privatisation du ménage scolaire16/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1837.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Orléans : La privatisation du ménage scolaire

Le maire UMP d'Orléans, Serge Grouard, veut confier dans toutes les écoles primaires et maternelles de la ville les tâches de ménage des classes à une société privée.

Pour mettre cette privatisation en place, il a prévu de faire assurer le ménage dans une école du quartier Dauphine, l'école Georges-Chardon, par une société privée à partir de janvier 2004. Il s'agirait, dit-il, d'une simple expérience. En réalité, c'est un premier pas vers la mise en place de son projet.

C'est d'ailleurs ce qu'ont bien compris les agents de ménage municipaux qui ont fait grève du 22 au 30 septembre sur le temps de midi. Déjà en février, ils avaient manifesté leur inquiétude auprès du maire qui avait tenté de les rassurer en leur disant que ce n'était qu'une rumeur! Comme ils assurent normalement la surveillance de la cantine en plus du ménage, ils avaient décidé de ne plus le faire.

Actuellement, le ménage des écoles est fait par du personnel municipal. Les agents sont présents dans la journée. La société privée, elle, ferait faire le ménage en dehors des heures de classe, privant les enfants de la présence d'adultes qui assurent, de fait aussi, l'encadrement et donc la sécurité de ces enfants.

Que vont devenir les agents de ménage municipaux? On leur dit qu'ils seraient nommés sur d'autres postes. Mais lesquels? Et que vont devenir les agents contractuels? C'est l'emploi de tous ces agents qui est menacé. Quant au ménage lui-même, s'il est fait en dehors des heures de classe, il ne pourra pas être aussi satisfaisant que celui qui est fait par du personnel présent en permanence comme c'est le cas actuellement. En même temps, le maire veut diminuer le nombre d'agents spécialisés dans les écoles maternelles, qu'on appelle les Atsem (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles).

Ces agents, qui ont reçu une formation professionnelle, sont des aides indispensables aux institutrices.

Ils accueillent les enfants, surveillent la sieste, sont présents dans la classe. Actuellement, il y a un agent par classe. Le maire veut diminuer leur nombre. Il n'y en aurait peut-être plus qu'un pour deux classes. S'il privatise le ménage, on peut craindre aussi qu'il ne diminue les heures de travail de ces agents qui font aussi du ménage. Par ailleurs, il a déjà supprimé la brigade de remplacement. En cas de maladie, il a décidé que ces agents ne seraient pas remplacés avant quinze jours d'absence. Ce qui signifie que l'enseignant est seul avec parfois trente très jeunes enfants. Et le maire va nous faire des discours sur la sécurité!

Les Atsem sont donc également dans le mouvement de protestation, côte à côte avec le personnel de ménage. Ils sont intervenus lors du dernier conseil municipal, le 3 octobre, et ont prévu de se rassembler le 14 novembre devant la mairie. Ils luttent, avec le soutien des enseignants et des parents d'élèves, pour défendre leur emploi et leurs conditions de travail. Mais aussi pour le bon fonctionnement de l'école, le bien-être des enfants.

Durant le mouvement de mai et juin derniers, les personnels de l'éducation n'ont cessé de dénoncer les dangers de la décentralisation dans les écoles. Ce qui se passe dans les écoles d'Orléans met en évidence ces dangers. Le personnel subit directement l'arbitraire des élus. Cette décentralisation est aussi la porte ouverte à la privatisation et à la dégradation des conditions de travail pour le personnel et des conditions de scolarité pour les enfants.

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