Le MEDEF n'embauche que... s'il peut licencier16/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1837.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le MEDEF n'embauche que... s'il peut licencier

Semaine après semaine des licenciements collectifs ne cessent d'être annoncés partout dans le pays. Toutes les branches d'activité sont touchées. Des entreprises qui avouent pourtant des profits conséquents licencient sans vergogne, sans entrave et sans conséquences pour leurs actionnaires.

Les limites légales réglementant les décisions patronales de licenciements collectifs n'ont cessé d'être réduites. Pourtant pour le Medef c'est encore trop. Au point que ces pauvres patrons, d'après un de leurs porte-parole, trembleraient de peur à l'idée d'embaucher des salariés dont ils ne seraient pas sûrs de pouvoir ensuite se débarrasser. Pour les libérer de cette crainte, le Medef se propose de revoir la législation dans le cadre de négociations avec les syndicats consacrées au "traitement social des restructurations". Il faut en finir, dit-il, avec des "procédures longues et complexes" accompagnées de trop "d'incertitudes juridiques".

Par exemple pour procéder à des licenciements économiques, ne pourrait-on pas se contenter d'un accord négocié et signé dans l'entreprise? La loi Fillon de janvier 2003 prévoit déjà la possibilité de tels accords. Pour le licenciement de moins de vingt salariés l'entreprise ne serait plus tenue de proposer un plan social. "Les ruptures du contrat de travail fondées sur le refus d'une modification de ce contrat" ne seraient plus reconnues comme des licenciements économiques. Le but de ces revendications patronales est clairement de diminuer le nombre de licenciements économiques "accompagnés" d'un plan social. Du même coup les patrons entendent réduire les possibilités de recours légaux pour les salariés et les syndicats, en limitant un peu plus les délais requis pour pouvoir entreprendre une action en justice.

Les patrons poussent leurs pions. Ils savent avoir l'oreille du gouvernement Chirac-Raffarin. Ils pourraient s'apercevoir un jour -et le plus tôt sera le mieux- que, contrairement à ce que disait Raffarin, la rue peut aussi faire la loi.

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