Schwarzenegger a été élu après avoir mené campagne tambour battant en Californie contre le candidat sortant démocrate, muni d'un symbole fort: un balai! Moins moderne que l'aspirateur, le balai, certes! mais plus sûr, vu les pannes électriques qu'a connues la Californie récemment. Avec lui, Schwarzenegger veut faire le grand nettoyage, donner des coups de pied au cul aux politiciens de Sacramento, la capitale administrative de la Californie.

Champion de body building, gloire du cinéma, Schwarzy a décidé de faire don de sa personne à la Californie: "Je sens au plus profond de moi que je ne peux pas continuer seulement à me préoccuper de ma carrière, de mes millions de dollars, ce genre de choses, cette vie magnifique. (...) Tout ce que j'ai dans la vie vient de Californie, il est temps de le lui rendre." Et d'ajouter: "Je sais comment vendre quelque chose. J'ai l'énergie, j'ai l'intelligence et le savoir-faire." Et il a la modestie en prime, cela crève les yeux.

On savait que le métier de politicien professionnel s'apparente à celui de bateleur de foire, apte à faire prendre aux électeurs des vessies pour des lanternes. Pas étonnant, alors, qu'après l'acteur raté Reagan on ait employé "Monsieur Univers" Schwarzenegger. Au fond, le recours à "Terminator", gros biceps et idées courtes, est bien l'image la plus fidèle de tout ce cinéma.

En France, journalistes et politiciens font la moue et y vont de leurs commentaires sur cette politique américaine qui permet d'élire un Schwarzenegger sans même qu'il dise un mot de son programme. Mais eux-mêmes n'en disent pas plus et ne respectent pas plus leurs électeurs. Ce qu'ils reprochent à Schwarzenegger, au fond, c'est de renvoyer une image trop crue de leurs propres pratiques.