Collège Henri-Wallon (Bezons - Val-d'Oise) : Une réduction d'horaire scandaleuse16/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1837.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Collège Henri-Wallon (Bezons - Val-d'Oise) : Une réduction d'horaire scandaleuse

Pendant plus de 15 jours, de nombreux parents et enseignants du collège Henri-Wallon, à Bezons dans le Val-d'Oise, se sont mobilisés contre une diminution des heures de cours de français imposée en début d'année par l'inspection académique.

A la rentrée, les classes de 6e comptaient en moyenne 28 élèves, alors que l'établissement est classé en zone d'éducation prioritaire (Zep), où les effectifs ne devraient pas dépasser 25.

Alertée par les parents et les enseignants, l'inspection académique a proposé, après presque trois semaines, d'ouvrir une classe de 6e en plus, mais sans donner les moyens pour le faire: alors que dans cet établissement les 6e ont une dotation de 28 h 30, elle ne donnait que 21 h 30. Pour combler la différence, elle exigeait que l'on diminue d'une heure les horaires de français en 6e, qui étaient jusque-là de 6 heures par semaine.

Comme dans beaucoup d'établissements des quartiers populaires, la maîtrise de la langue est la première difficulté de bien des élèves du collège, et cela se voit dès les évaluations faites à l'entrée en 6e. Sous prétexte d'ouvrir une classe supplémentaire, cette diminution d'une heure revenait à leur enlever plus de quatre semaines de cours de français sur l'année. L'inspection académique applique de cette manière la politique générale de réduction des moyens dans l'Éducation nationale. Elle a ainsi expliqué aux enseignants et aux parents que c'est "équitable" d'en enlever à tout le monde, et que les enseignants doivent apprendre à faire en 5heures ce qu'ils faisaient jusque-là en 6heures.

De nombreux parents se sont mobilisés, avec une partie des enseignants, pour demander les 7heures qui auraient permis de maintenir les horaires de français. Ils ont multiplié les réunions, pétitions et actions devant le collège, et ont bloqué deux fois l'entrée pour faire entendre leur désaccord de voir les élèves perdre une heure de cours. En réponse, ils ont eu des refus méprisants de l'inspection académique et des interventions policières aux grilles du collège.

Finalement, les élèves ne perdraient qu'une demi-heure de français, mais sans attribution de moyens supplémentaires, c'est-à-dire en rognant sur d'autres heures du collège.

Alors que le ministre Ferry prétend faire de la lutte contre l'illettrisme son cheval de bataille, on voit ce qu'il en est dans la réalité: des économies de bouts de chandelles, qui se traduisent par moins de cours pour les élèves qui en ont le plus besoin.

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